Une image vaut mille mots

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Par Emma Guerrero Dufour
lundi 19 novembre 2018
Une image vaut mille mots
Selon la coordonnatrice à la recherche universitaire à la FAÉCUM, Asma Bouikni, ce concours permet de faire rayonner les étudiants chercheurs de l'UdeM au-delà des portes de l'Université. Crédit photo : courtoisie FAÉCUM
Selon la coordonnatrice à la recherche universitaire à la FAÉCUM, Asma Bouikni, ce concours permet de faire rayonner les étudiants chercheurs de l'UdeM au-delà des portes de l'Université. Crédit photo : courtoisie FAÉCUM
Utiliser la bande dessinée pour démocratiser la recherche scientifique, c’est le défi que s’est donné la FAÉCUM avec son concours « L’illustre recherche ». Organisé pour la quatrième fois, il permet aux gagnants de travailler avec des bédéistes professionnels, qui transformeront leur projet de recherche en une bande dessinée de deux pages.

«Je suis une fan de bandes dessinées et de comics, confie l’étudiante à la maîtrise en sciences de la réadaptation, Mélanie Le Berre, qui a remporté le concours l’année dernière aux côtés de quatre autres participants. Le concept d’entrer en contact avec un bédéiste professionnel, je trouvais ça intéressant. »

Image et synthèse

Mélanie a été jumelée avec l’illustrateur Saturnome. Tous deux ont travaillé sur la BD L’incontinence urinaire, pour réduire une thèse de plusieurs dizaines de pages à deux planches de BD.

Pour réaliser ce projet, Mélanie a convié Saturnome à une visite des lieux de recherche. « Je l’ai contacté pour organiser une visite du laboratoire et pour l’introduire aux autres membres de l’équipe : les étudiantes, ma superviseure, les professionnelles de recherche », détaille-t-elle, avant d’ajouter que cela a permis à l’illustrateur de s’inspirer et de construire une imagerie propre au laboratoire.

Un travail de synthèse est également de mise, explique l’illustrateur. « Il faut trouver le cœur même du sujet et y arriver par le chemin le plus court à travers une présentation limpide », précise-t-il. Bien que le bédéiste reçoive un résumé vulgarisé du sujet, il ajoute devoir quand même en décortiquer le propos pour rendre le tout plus clair.

Rendre accessible la recherche

La bande dessinée est un excellent médium pour transmettre de l’information, selon Mélanie. Elle explique que le format de deux pages oblige à ne pas se perdre en explications et permet d’éviter de dériver sur un autre sujet. « Des images, c’est plus facile à intégrer que du texte, c’est comme si le message passait tout seul », ajoute l’étudiante.

Pour l’illustratrice montréalaise Zviane, qui en est à sa troisième participation au concours de la FAÉCUM, c’est la flexibilité en ce qui a trait au registre de langue qui rend la transmission de l’information plus naturelle dans une BD. « Dans une bande dessinée, on tolère beaucoup plus le langage familier que dans un texte littéraire, observe-t-elle. Je peux utiliser la langue québécoise parlée, et on dirait que ça passe mieux. »

Intéresser la relève

Créé il y a quatre ans, le concours a deux objectifs, selon la coordonnatrice à la recherche universitaire à la FAÉCUM, Asma Bouikni. « On cherchait un moyen de valoriser la recherche faite par les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs à l’UdeM, ainsi que d’intéresser la communauté étudiante de premier cycle à la recherche », résume-t-elle.

Saturnome en a même fait sa spécialité. L’illustrateur se concentre depuis quelques années sur la vulgarisation scientifique par la BD. « J’aime toujours me plonger dans des univers qui me sont complètement neufs et y découvrir quelque chose à partager, c’est un peu le bonheur de ce genre de travail », explique-t-il.

Mission diffusion

Mélanie croit que rendre sa thèse en BD contribuera à la diffusion de ses travaux. « Je devrais commencer mon recrutement dans la prochaine année », informe-t-elle. Elle compte bien mettre de l’avant les œuvres réalisées dans le cadre de ce projet.

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