Après avoir été récompensé au festival de la Berlinale en Allemagne, Rebelle, du Québécois Kim Nguyen, arrive le 20 avril sur nos écrans. Il s’inscrit dans la lignée des films sélectionnés aux Oscars Incendies et Monsieur Lazhar, en mettant en avant-plan l’aspect multiculturel du cinéma québécois.
Alors que, dans Monsieur Lazhar, deux cultures se font face (la culture du Québec et celle de l’Algérie), «Rebelle est un film qui nous transporte directement en Afrique et nous immerge dans une réalité complètement différente de la nôtre. Et c’est encore mieux», souligne la professeure en études cinématographiques, Élène Tremblay.
Inspiré par des faits réels, Rebelle met en scène l’histoire d’une enfant-soldat. Komona (Rachel Mwanza), une jeune adolescente de 14 ans, raconte à son enfant l’histoire de sa vie. Après avoir vu son village attaqué par des rebelles, Komona devient enfant-soldat et s’apprête à va vivre les pires années de sa vie.
Le seul rayon de soleil de ses journées vient d’un garçon, prénommé « Le Magicien » (Serge Kanyinda), dont elle tombe amoureuse. Mais les moments de bonheur qu’ils passent ensemble ne sont que de courtes durées, et la guerre les rattrape. Komona fait face à ses démons et lutte pour sa survie .
Le réalisateur Kim Nguyen met en scène l’amour et l’espoir à travers ce portrait sombre de l’Afrique. Le succès du film lors du festival du film de Berlin s’explique, entre autres, par la beauté des images et par le jeu des acteurs. Rachel Mwanza a d’ailleurs reçu le prix de la meilleure actrice.
Portrait moderne
Selon Élène Tremblay, le succès de ce film, d’Incendies et de Monsieur Lazhar à l’international en dit long sur le désir des Québécois de relater leurs expériences de vie quotidienne et leur contact avec différentes cultures. «La cinématographie québécoise a longtemps été marquée par sa relation au terroir et à son histoire, mais cela change», se réjouit Mme Tremblay.
Si Rebelle constitue une illustration de l’émergence d’un cinéma québécois multiculturel, la professeure tient tout de même à souligner qu’il reste encore un effort à faire. «La télévision québécoise, par exemple, est encore très en retard par rapport à notre réalité culturellement très diversifiée», explique Mme Tremblay.