Une histoire digne d’un film

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lundi 18 janvier 2016
Une histoire digne d’un film
Notre Histoire a été tourné dans Montréal, notamment sur la rue Roy pour une scène de flashback tournée caméra à l’épaule. Courtoisie Charlotte Laigneau.
Notre Histoire a été tourné dans Montréal, notamment sur la rue Roy pour une scène de flashback tournée caméra à l’épaule. Courtoisie Charlotte Laigneau.
Filmé par leur fils, un couple séparé refait le trajet de leur histoire commune. C’est le synopsis de Notre Histoire, projet de court-métrage né il y a un an dans l’esprit du réalisateur et étudiant au baccalauréat en cinéma à l’UdeM, Romain Ebran, et présenté prochainement en première publique. Il s’agit aussi du premier film du jeune organisme de production, Welcome Aboard.
« Que ce soit pour communiquer ou faire des demandes de subventions, avoir une structure, c’est un gage de sérieux. »
Romain Ebran - Réalisateur et étudiant au baccalauréat en cinéma à l’UdeM

« C’est un projet très personnel au départ, inspiré de l’histoire de mes parents, explique Romain Ebran. J’ai écrit le film en janvier 2015, mais l’équipe pour le réaliser n’a été rassemblée qu’à partir d’avril ». Car faire un film nécessite de mobiliser du monde : une dizaine de personnes à la technique, sans compter les quatre acteurs principaux et les nombreux figurants, principalement des amis et étudiants en études cinématographiques à l’UdeM.

« Romain est un ami de longue date, je connais sa rigueur et son sérieux et je savais que m’engager auprès de lui pourrait beaucoup m’apporter et aboutir à un résultat ambitieux », raconte l’étudiante au baccalauréat d’études cinématographiques et aide-réalisatrice de Notre Histoire, Juliette Blondeau. Chargée de toute l’organisation de la préproduction et du tournage, cette expérience a été pour elle un véritable test formateur. « J’ai vraiment appris la manière de fonctionner et les mécanismes d’un plateau de tournage », explique-t-elle. Elle précise qu’elle se destine à ce métier.

Welcome Aboard

« Quand on a commencé le tournage, on était tous engagés à titre personnel, sans que le film soit porté par une structure », explique l’étudiant en baccalauréat d’études cinématographiques et producteur du film, Valentin Verrier. Rapidement, la nécessité d’avoir un organisme de production s’est imposée. « Avec nos adresses personnelles, on a contacté un artiste pour pouvoir utiliser une de ses musiques dont nous n’avions pas les droits, et nous n’avons jamais eu de réponse, explique l’étudiant. On l’a contacté à nouveau quelque temps plus tard par l’intermédiaire de notre nouvel organisme de production, et la réponse a été très rapide ! »

Avoir son propre organisme de production, c’est un rêve de longue date pour Valentin, aujourd’hui concrétisé avec Welcome Aboard. « Notre Histoire a été le déclic, mais Welcome Aboard ne va pas s’arrêter là, développe l’étudiant. Nous avons plusieurs projets en cours et à venir ». Actuellement sous forme d’organisme à but non lucratif, Welcome Aboard devrait se muer en société commerciale dès que Valentin aura fini ses études et pourra se consacrer à plein temps à l’entreprise, en produisant un à deux films par an.

« Que ce soit pour communiquer ou faire des demandes de subventions, avoir une structure, c’est un gage de sérieux », confirme Romain. L’équipe a beau être bénévole, un film coûte toujours de l’argent. D’après Valentin, Notre Histoire a coûté près de 3 000 $. Si Romain a financé une partie lui-même, le film a pu bénéficier de soirées de levée de fonds, d’une campagne de financement participatif et de subventions de la part de la FAÉCUM et du MEDIIAS, l’association des étudiants en son et image animée de l’UdeM.

« Welcome Aboard nous permet aussi de demander des subventions à la Ville de Montréal et à la province », explique Valentin. Les demandes sont en cours et permettront d’amortir une partie des frais de production de Notre Histoire.

Même si le film est terminé, il continue à coûter de l’argent, car il faut le distribuer. « Nous allons l’inscrire à de nombreux festivals, au Canada bien sûr, mais aussi en Europe et aux États-Unis », indique Valentin, qui dit s’atteler maintenant à la réalisation de dossiers de presse et de copies du film. « Certains festivals demandent des copies DCP [NDLR : Copies de projection professionnelle], qui coûtent très cher », poursuit-il.

Welcome Aboard a également vocation à distribuer des films, c’est-à-dire permettre à des productions achevées de trouver un public. L’organisme vient de récupérer la distribution du court-métrage Le Plancher craque réalisé par l’étudiante en études cinématographiques Marie-Soleil Choquette, tandis que Valentin commence déjà à réfléchir à de nouveaux projets de production.