Volume 22

Une majorité de professeurs sur le campus d’Orsay de l’Université Paris-Sud en France ont choisi de ne pas inscrire les notes de leurs étudiants sur le fichier central de l’Université pour une période indéfinie.

Une grève de notes au Québec ?

« Pour le moment, on évalue l’ampleur du dégât, on veut surtout pénaliser le gouvernement qui saccage l’enseignement supérieur », affirme le vice-président du regroupement université de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, Sylvain Marois.

M. Marois montre quelques hésitations quant à la tactique employée en France. « Sur le plan personnel, cela pénalise les étudiants, affirme-t-il. On veut soutenir les étudiants et faire reculer le gouvernement et l’administration universitaire. » Le vice-président souligne qu’il laisse le choix des moyens entre les mains des syndiqués et qu’il soutiendra les choix démocratiques des membres, dont la retenue des notes si elle devait avoir lieu.

Le chargé de cours au Département de gestion à HEC Montréal Jacques Fortin, explique comment la retenue de notes pourrait être efficace tout en épargnant les étudiants. « Les professeurs communiqueraient directement avec les étudiants par courriel sans rendre les résultats à l’administration », imagine-t-il. L’université aurait donc le fardeau de restructurer le registrariat, et les étudiants auraient la satisfaction de recevoir leurs notes.

« Cela ne passerait jamais à la Polytechnique, à la Faculté de droit ou à HEC, mais pourrait se faire sans problème en sociologie à l’UQAM », juge M. Fortin.Ce serait, selon lui, le niveau de cohésion entre les étudiants et les professeurs d’un département qui déterminerait la viabilité de cette tactique.

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