Une formation de sensibilisation avant Noel

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Par Vincent Allaire
mercredi 5 octobre 2011
Une formation de sensibilisation avant Noel
Usain Bolt a exprimé son "dégoût" vis-à-vis les actes posés par certains étudiants de HEC Montréal. (Crédit photo : José Goulao, flickr.com)
Usain Bolt a exprimé son "dégoût" vis-à-vis les actes posés par certains étudiants de HEC Montréal. (Crédit photo : José Goulao, flickr.com)

 

Usain Bolt a exprimé son "dégoût" vis-à-vis les actes posés par certains étudiants de HEC Montréal. (Crédit photo : José Goulao, flickr.com)

 

L’affaire des étudiants blackface provoque des remous. Usain Bolt, l’athlète jamaïcain détenteur de trois records du monde en athlétisme, a même réagi. Des étudiants de l’UdeM se mobilisent. La direction de HEC Montréal prépare quant à elle une formation destinée à faire l’éducation multiculturelle de ses étudiants.

Les étudiants de HEC Montréal impliqués directement dans l’affaire blackface recevront une formation de sensibilisation avant Noël, selon la directrice des communications de HEC, Kathleen Grant. «Tous les étudiants qui ont participé à la “chose”, vont devoir obligatoirement suivre la formation », a expliqué Mme Grant en entrevue lundi.

La «chose» fait référence aux actes d’une trentaine d’étudiants qui se sont peints le corps en noir, déguisés en sprinteur jamaïcain Usain Bolt, et ont scandé des chants à propos du cannabis tout en mimant un acte sexuel avec un singe en peluche. C’était le 14 septembre.

Depuis, l’événement a pris une ampleur internationale. Usain Bolt lui-même a exprimé son « dégoût » pour la manière dont ces étudiants l’ont honoré.

Un dégoût partagé par des étudiants de l’UdeM. L’un deux, Ricardo Lamour-Blaise, a même invité celui qui a filmé les étudiants de HEC, Anthony Morgan, à venir s’exprimer à son cours de Travail social (voir article adjacent).

L’événement a aussi poussé M. Lamour- Blaise et Mylène F. Dorcé à cosigner une lettre pour exprimer leurs points de vue sur la situation (à lire en p. 2). Ils demandent notamment à HEC Montréal de «revoir ses politiques sur la diversité culturelle et de bonifier ses actions de sensibilisation interculturelle».

De plus, tous deux se demandent « si Anthony Morgan sera invité, ou si les professeurs et étudiants noirs de HEC, et les organismes communautaires noirs de Montréal, seront consultés dans ce processus ». Sur ce point, Mme Grant est catégorique : «Anthony Morgan sera invité à venir rencontrer les étudiants.» Le contenu de la formation n’est pas encore toutefois défini. «Nous pourrons expliquer où nous allons précisément dans peut-être deux semaines, a dit Mme Grant. C’est que nous voulons dire publiquement qui va nous aider. Les approches auprès des formateurs ont déjà été faites. Il faut maintenant nous donner du temps. » Selon Mme Grant, la formation sera prête avant Noël. «Ensuite, la question de comment l’adapter pour les organisateurs étudiants en général, ça sera pour l’année prochaine», a-t-elle ajouté.

Selon Mme Grant, la formation sera prête avant Noël. «Ensuite, la question de comment l’adapter pour les organisateurs étudiants en général, ça sera pour l’année prochaine.» C’est qu’à l’automne 2010, HEC Montréal comptait 12525 étudiants. Difficile de donner une formation à autant de personnes dans un court laps de temps. «Ce qui est sûr, c’est que les organisateurs vont être sensibilisés » dès que la formation sera mise sur pied, a indiqué Mme Grant. Les organisateurs, ce sont ces étudiants impliqués dans les diverses associations étudiantes de HEC Montréal, notamment les membres du comité sports et loisirs qui ont organisé la journée thématique à l’origine de l’affaire.

Pour les autres étudiants et les professeurs, Mme Grant dit que la réflexion est encore en cours. «Ce qui nous intéresse, c’est de trouver un moyen de rendre la formation plus accessible aux étudiants.» Le moyen en question n’a pas été précisé. Par ailleurs, Mme Grant dit vouloir que la formation puisse servir à d’autres universités.

Depuis le début de l’affaire, la direction de l’École a écarté l’idée même d’une quelconque réprimande auprès des étudiants concernés. «Nous éduquons, a précisé Mme Grant. Nous ne sommes pas dans la “business” de la punition.»