Une étudiante s’oppose à la loi sur la laïcité

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Par Thomas Martin
mercredi 19 juin 2019
Une étudiante s’oppose à la loi sur la laïcité
Ichrak Nour El Hak est finissante en enseignement du français langue seconde à l’UdeM. (Crédit photo : Benjamin Parinaud)
Ichrak Nour El Hak est finissante en enseignement du français langue seconde à l’UdeM. (Crédit photo : Benjamin Parinaud)
Après l’annonce de l’adoption de la loi sur la laïcité dimanche dernier, l’étudiante en éducation Ichrak Nourel Hak a décidé, avec l’appui de deux organismes, de la contester devant les tribunaux.

« La Loi viole la liberté de religion et discrimine les minorités religieuses; la loi doit être déclarée invalide », est-il écrit dans la poursuite civile déposée lundi 17 juin. Ichrak, de confession musulmane, avait déjà déclaré, après l’élection de François Legault en octobre dernier, qu’elle aurait recours à la justice si une telle loi était adoptée.

La loi sur la laïcité prévoit notamment l’interdiction du port de tous signes religieux par des fonctionnaires en position d’autorité. Les enseignants, dont souhaite faire partie Ichrak, font partie de cette catégorie. « Mme Nourel Hak est stupéfiée, blessée et insultée à l’idée que le gouvernement lui arracherait sa carrière tant désirée simplement parce qu’elle porte le hidjab, est-il indiqué dans la demande de révision judiciaire déposée en Cour supérieure. Elle ne voit pas en quoi l’expression de sa foi pourrait poser un problème quant à sa capacité d’enseigner. »

Pour l’avocate, Catherine McKenzie, en charge de ce recours, cette loi est discriminatoire. « Des milliers de personnes se font dire d’oublier toute possible participation aux institutions de l’État, en se basant purement sur qui ils sont », déclare-t-elle. Dans le recours, il est expliqué que la loi viole plusieurs règles constitutionnelles.

Du côté d’Ottawa, le ministre fédéral de la Justice, David Lametti, a indiqué qu’il étudierait la loi et surveillerait l’évolution des choses, mais n’exclut pas la participation du gouvernement fédéral à la contestation judiciaire.

Quartier Libre a déjà discuté avec Ichrak il y a quelques mois pour connaître ses positions sur la question.