Une éclipse solaire à Montréal

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Par Anaïs Amoros
mardi 8 juin 2021
Une éclipse solaire à Montréal
La date de commencement du ramadan recule chaque année d’environ onze jours, car le calendrier musulman se base sur le cycle de la Lune et non sur celui du Soleil. Crédit : Pixabay
La date de commencement du ramadan recule chaque année d’environ onze jours, car le calendrier musulman se base sur le cycle de la Lune et non sur celui du Soleil. Crédit : Pixabay
Le jeudi 10 juin, aux environs de 5 h du matin, les Montréalais pourront observer une éclipse partielle du Soleil, au cours de laquelle 79 % de l’astre sera caché par la Lune.

La médiatrice scientifique à l’éducation et au rayonnement de l’Institut de recherche sur les exoplanètes de l’UdeM (iREx), Frédérique Baron, mentionne qu’une éclipse solaire est un phénomène relativement rare. « Une éclipse solaire est un phénomène qui se produit quand on a la nouvelle lune et que le Soleil, la Lune et la Terre sont parfaitement alignés, explique-t-elle. La Lune est 400 fois plus petite que le Soleil, mais 400 fois plus proche de la Terre, donc les deux semblent avoir la même taille. »

 Mme Baron distingue l’éclipse solaire de l’éclipse lunaire. « Une éclipse lunaire, c’est quand le Soleil, la Terre et la Lune sont alignés; la configuration est différente », précise-t-elle, ajoutant que les éclipses lunaires se produisent chaque mois, contrairement aux éclipses solaires.

Un anneau de feu

La médiatrice scientifique mentionne que le terme pour l’éclipse de jeudi devrait être « éclipse annulaire ». « Ça veut dire que la Lune sera le plus loin possible de la Terre et n’arrivera pas à cacher le Soleil au complet, détaille-t-elle. Ce qu’on verra dans le ciel, c’est un “anneau de feu”. » Cette image est toutefois un abus de langage, selon elle. « Le Soleil, ce n’est pas du feu, c’est du gaz vraiment très chaud, du plasma », souligne-t-elle.

Cet anneau de feu ne sera pas visible depuis Montréal, où l’éclipse sera partielle. En revanche, les personnes qui résident dans le nord du Québec, à Radisson, par exemple, pourront l’observer. Les Montréalais pourront quant à eux observer l’éclipse partielle dans un horizon dégagé vers l’est et le nord-est.

La dernière éclipse partielle s’est produite à Montréal en 2017 et la prochaine se produira en 2024. « Il va y avoir une éclipse totale, où la Lune va complètement cacher le Soleil, et même à Montréal, on pourra voir ce spectacle fabuleux, se réjouit Mme Baron. Ça ne s’est pas produit depuis les années 1930 à Montréal, c’est le phénomène d’une vie. »

Protéger ses yeux

Porter des lunettes spéciales pour observer l’éclipse est primordial. « Ne jamais observer le soleil directement à l’œil nu ! », avise la médiatrice scientifique. Même si une partie du Soleil sera cachée et que la tentation de l’observer à l’œil nu sera grande, ne pas se protéger les yeux est nocif pour la vue, insiste Mme Baron, qui ajoute qu’il y a 200 ans, des astronomes ayant observé le Soleil à l’œil nu sont devenus aveugles 20 ans plus tard.

À Montréal, les personnes qui souhaitent observer l’éclipse peuvent se procurer des lunettes gratuitement dans la majorité des bibliothèques municipales, dont la bibliothèque des sciences du Campus MIL de l’UdeM.

Les personnes qui n’auront pas de lunettes pourront toutefois observer l’éclipse indirectement. « On peut faire une projection sur un carton à travers un petit trou dans une feuille de papier, suggère la médiatrice scientifique. C’est une façon facile d’observer l’éclipse de manière indirecte. »

Mme Baron parlera des éclipses dans le troisième épisode de son balado Les astrophysiciennes, qui sera mis en ligne dans la soirée du mercredi 9 juin.