Nutritionniste à la Clinique universitaire de nutrition de l’UdeM, Ève Crépeau remarque une tendance à la hausse pour les diètes particulières chez les sportifs. « Je vois de plus en plus d’athlètes qui veulent devenir végétariens ou véganes, entre autres, souligne-t-elle. Même parmi les joueurs de football ! » L’experte en nutrition sportive accompagne également les Carabins.
Selon elle, il est tout à fait possible d’être un athlète et de suivre un régime alimentaire moins conventionel, à condition de le faire de la bonne façon. « Quand tu es un athlète, tu t’entraines tellement que la nutrition est très importante pour tes performances, insiste-t-elle. Si tu changes ta diète et qu’il te manque des nutriments, c’est sûr qu’il va y avoir un impact. »
Étudiants en transition
Cet été, l’étudiant au baccalauréat en science politique et joueur de rugby pour les Carabins Rayan Hadrami a effectué un virage vers le véganisme. « Au début, j’étais le sujet de rigolade de mon équipe, dit-il en riant. Mais maintenant, ils comprennent, me soutiennent et sont intéressés à en savoir davantage. Un de mes amis souhaite même faire la transition lui aussi. » Alors que la saison de rugby bat son plein, l’athlète raconte se sentir en pleine forme et être satisfait de son nouveau régime.
Hockeyeuse amatrice et étudiante au baccalauréat en génie civil à Polytechnique Montréal, Jeanne Lamarche a fait le saut vers un régime végétarien en 2013. « J’ai rapidement substitué les protéines végétales aux protéines animales, précise celle qui s’entraine trois à quatre fois par semaine. J’ai pris des suppléments de protéines dans mes smoothies le matin, afin d’avoir assez d’énergie toute la journée et bien performer le soir, lors de mes entrainements. »
Avoir du carburant, peu importe le régime alimentaire
L’essentiel pour un athlète est d’avoir le carburant nécessaire pour performer, soulève Mme Crépeau. Elle explique que celui-ci vient principalement des glucides. « Les gens ont l’impression que les glucides, c’est le démon, et qu’ils font prendre du poids, plaisante la nutritionniste. Mais les bons glucides [pâtes, riz et fruits, entre autres], c’est l’énergie de base en sport. » Elle ajoute à cela les protéines comme les œufs, le poisson ou la viande.
« Il faut simplement manger en fonction de ses entraînements, de ce dont on a besoin, au bon moment et en bonne quantité, tout en faisant les bons choix, expose Mme Crépeau. Diète ou pas, pour moi, c’est la même chose. » Le régime idéal n’a pas de nom, conclut la nutritionniste.