La conquête de l’Ouest canadien aurait-elle pu se passer comme aux États-Unis ? C’est à cette question que s’est attardé Sébastien Dodge, auteur de Dominion, une pièce qui révise l’histoire des pères fondateurs du Canada à la manière d’un western spaghetti.
Si John A. Macdonald et George-Étienne Cartier avaient été des cowboys, la conquête de l’Ouest canadien aurait été bien plus sanglante. C’est la prémisse de base de cette pièce présentée par le Théâtre de la pacotille à l’Espace Libre.
Au long de la pièce, on suit les deux pères fondateurs à bord du train du Canadian Pacifique (CP). Le premier premier ministre canadien est représenté comme un ivrogne mégalomane, qui souhaite conquérir l’Ouest à la manière américaine. Il veut exterminer tous les Indiens [sic] et construire un empire commercial le long du chemin de fer.
Le texte de Sébastien Dodge, qui signe également la mise en scène, joue sur l’ambiguïté entre la vérité et la fiction. La fin de la pièce, avec la musique de Le Bon, la Brute et le Truand d’Ennio Morricone, vient prouver au spectateur que les événements présentés sont bien fictifs. Toutefois, le capitalisme sauvage prôné par John A. Macdonald et George-Étienne Cartier s’inspire d’éléments historiques bien véridiques.
La performance des cinq comédiens est très convaincante, quoique parfois un peu criarde. Mathieu Gosselin est particulièrement bon dans son rôle de George-Étienne Cartier, dans lequel il réussit à transmettre la bipolarité d’un conservateur canadien-français du 19e siècle. Il est à la fois soumis aux anglophones et rempli de remords de leur obéir aussi facilement.
La pièce réussit, par le comique, à faire réfléchir sur l’histoire canadienne et les gestes impérialistes et colonialistes posés par le jeune Dominion of Canada.
Dominion
Texte et mise scène Sébastien Dodge
Espace Libre
Jusqu’au 28 septembre