Un regroupement québécois consacré aux hommes agressés sexuellement

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Par Esther Thommeret
jeudi 12 novembre 2020
Un regroupement québécois consacré aux hommes agressés sexuellement
Le ROQHAS a pour but de donner une meilleure visibilité aux hommes victimes d'agressions sexuelles et d'améliorer les services et soins pour ces victimes. Crédit : pixinio.
Le ROQHAS a pour but de donner une meilleure visibilité aux hommes victimes d'agressions sexuelles et d'améliorer les services et soins pour ces victimes. Crédit : pixinio.

Le 10 novembre dernier, le Regroupement des organismes québécois pour hommes agressés sexuellement (ROQHAS) a vu le jour. Son objectif est de développer les services offerts à ces victimes, encore peu représentées au Québec.

Au Québec, un homme sur six sera victime d’agressions sexuelles au cours de sa vie, et 90 % d’entre eux ne déclareraient pas leur agression à la police, selon les chiffres du ministère de la Sécurité publique du Québec.

Les trois organismes à but non lucratif québécois qui proposent des services aux hommes agressés sexuellement, le CRIPHASE, le SHASE et l’EMPHASE, se sont associés. Leur objectif est d’améliorer et de développer des services adaptés aux besoins de cette clientèle masculine, de briser les tabous et d’obtenir des financements. « En 2020, il n’est pas normal que certaines régions ne bénéficient d’aucun service spécialisé pour les hommes victimes d’agressions sexuelles, affirme l’organisme SHASE dans un communiqué. Nous souhaitons apporter leur voix dans les différentes instances pour éviter que celle-ci ne soit tue, encore une fois. »

Une meilleure représentation

Le président du ROQHAS, Alexandre Tremblay-Roy, estime qu’il existe une disparité au niveau des services offerts pour ces personnes. « Dans les messages gouvernementaux et dans les messages sociaux, c’est souvent le point de vue des femmes qui est traité, explique-t-il. C’est bien correct, mais comme les hommes sont minoritaires, ils ne se sentent pas concernés. » D’après lui, ce mouvement a un retard d’une vingtaine d’années. « En faisant un regroupement et en parlant d’une seule voix, on avance un peu plus rapidement », ajoute-t-il.

D’après le Regroupement, avoir été victime d’agression sexuelle avant l’âge de 16 ans présenterait un risque plus élevé de développer des troubles de santé mentale et de troubles liés à l’abus de substances à l’âge adulte chez les hommes au Québec.