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Un premier pas vert

L’UdeM consulte actuellement la communauté universitaire pour mettre au point sa future Politique de développement durable (PDD) qui devrait être adoptée à l’automne 2013. Elle mise sur la participation de tous pour édifier les principes sur lesquels s’appuiera désormais l’Université en cette matière.

 « C’est une première initiative, et on souhaite prendre le pouls de la population et de la communauté universitaire », déclare le coordonnateur au développement durable à l’UdeM, Stéphane Béranger.  Après quelques jours de consultation, près d’une quinzaine de propositions avaient déjà été reçues.

 La consultation est ouverte à tous. Les étudiants à titre individuel, les regroupements, les associations, les employés, les syndicats, les écoquartiers et même les futurs étudiants sont invités à proposer à l’Université des idées en matière de développement durable. C’est grâce à ces idées que l’UdeM élaborera sa nouvelle politique.

« La consultation est un préalable à l’acceptation par tous de la politique de développement durable  », indique le conseiller en biodiversité à l’UdeM, Alexandre Beaudoin. Il explique que par une consultation large, la politique sera beaucoup plus inclusive et risque de mieux répondre aux besoins de tous.

 

Le développement durable consiste, entre autres, à planifier le développement actuel en tenant compte des générations futures. Certains projets en cours à l’UdeM s’inscrivent dans cette logique. Le projet P.A.U.S.E. (Production agricole urbaine soutenable et écologique), dont Alexandre Beaudoin est l’un des membres fondateurs, est le projet le plus achevé à ce jour.

Amorcé par quatre étudiants du D.E.S.S en environnement et développement durable de l’UdeM, ce projet comporte plusieurs volets, dont la production sur le campus de légumes biologiques, de miel, de champignons comestibles et d’arbres. Ils ont reçu leur financement du Fonds d’amélioration de la vie étudiante (FAVE).

Vers un plan d’action

 Fait étonnant, la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) ne compte pas participer à la consultation. « Nous préférons laisser la place à nos membres afin qu’ils se positionnent par rapport aux enjeux qui les concernent », lance le coordonnateur aux affaires universitaires de la FAÉCUM, Mychel Pineault. Ce dernier souligne toutefois l’importance du plan d’action qui devrait émerger après l’adoption de la politique.

« La politique est un premier pas primordial, une assise sur laquelle on se base, explique l’agent en développement durable de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Alexandre Ouellet. Cependant, il faut un plan d’action qui va, au bout du compte, concentrer l’énergie et déterminer des objectifs clairs en matière de développement durable. »

 Le plan d’action de l’Université comportera des cibles précises et mesurables, selon Stéphane Béranger. Il devrait être déposé dans les six mois suivant l’entrée en vigueur de la politique, soit vers janvier 2014. Ce plan d’action se basera sur les cibles gouvernementales québécoises telles que la réduction de 20 % des gaz à effet de serre d’ici 2020, ou la réduction de la consommation d’eau de 20 % d’ici 2017.

 Difficultés à venir

 « Un plan d’action demande beaucoup de ressources », déclare M. Béranger, qui s’attend à ce que le financement soit le nerf de la guerre.

Selon Alexandre Beaudoin, la gestion des déchets constitue aussi un défi majeur. Il cite en exemple le cas de l’élimination de la vente de bouteilles d’eau en plastique sur le campus. « L’Université est liée par contrats à de gros fournisseurs, affirme-t-il. Pour les services alimentaires, l’élimination des bouteilles d’eau en plastique représente aussi une perte de profit. » Il n’est pas toujours facile, selon lui, de concilier les trois aspects du développement durable, soit l’environnemental, le social et l’économique.

Le concept de développement durable doit être pris en compte dans l’élaboration des programmes universitaires selon Alexandre Ouellet, car cela fait partie du rôle des universités. « Nous voulons préparer des outils pour sensibiliser les professeurs, sans porter atteinte à leur liberté, explique Stéphane Béranger. Le développement durable ne s’impose pas, il s’adopte. » Un stagiaire a été embauché récemment pour évaluer la place du développement durable dans tous les plans de cours de l’UdeM.

Reste à savoir si la participation sera au rendez-vous pour la consultation. « Les gens ne sont pas nécessairement habitués à être consultés, souligne Alexandre Beaudoin. On doit apprendre à devenir des écocitoyens et à participer à ce type de processus. C’est même notre responsabilité par rapport aux futurs étudiants. » 

Jusqu’au 13 mars, un formulaire est disponible sur le site internet de la consultation pour ceux qui souhaitent participer au projet. Des audiences publiques auront aussi lieu entre le 17 et le 28 mars prochain. 

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