Culture

Un opéra de rêve

« L’histoire est d’un intérêt incroyable, et en plus la partition est sublime, révèle l’étudiante à la maîtrise en chant Lila Duffy, qui tient le rôle de Titania. Il y a des couleurs orchestrales et tous les personnages ont des caractérisations vocales extraordinaires. Au-delà de ça, c’est extrêmement drôle, beau et sensuel. Ça ne s’arrête jamais. »

Inspiré de la pièce de théâtre Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, l’opéra a pour point de départ une dispute entre Oberon, roi des elfes, et son épouse Titania, reine des fées, querelle qui provoque un dérèglement de la nature. Les conséquences se feront ressentir sur le monde des humains, où quatre jeunes nobles vivent leurs premières amours.

Une écriture musicale proche du texte

Un aspect particulièrement apprécié des artisans du spectacle est la musique de Britten, qui, pour eux, accompagne parfaitement le texte. « Certains passages sont drôles, d’autres plus dramatiques, et ils sont bien soulignés par la musique du compositeur », explique l’altiste de l’OUM, Benjamin Rota.

Chaque groupe de personnages est également associé à un thème musical et à des spécificités vocales différentes. Les deux dieux, Oberon et Titania, sont ceux qui ont les voix les plus aiguës, alors que les artisans ont les voix les plus graves et sont accompagnés de percussions. « Ce qui est fabuleux chez Britten, c’est qu’il a traité la partition de A Midsummer Night’s Dream un peu comme une pièce de théâtre, précise le metteur en scène de l’œuvre, Oriol Tomas. C’est une musique qui est très magique, poétique et expressive. »

Des défis pour tous

S’ils s’accordent pour dire que le spectacle sera de grande qualité, les étudiants admettent qu’ils ont dû faire face à quelques défis. Pour les musiciens de l’OUM, jouer dans le cadre d’un opéra est une expérience bien différente des concerts symphoniques. « La dimension de la voix est présente, explique Benjamin. On doit toujours regarder et écouter ce qui se passe par rapport aux voix et à la mise en scène, donc on doit être encore plus attentif. »

Pour les chanteurs, le défi est plutôt d’allier technique vocale et jeu d’acteur. « On se rend vite compte que l’un doit servir l’autre, estime Lila. Surtout, le jeu sert la voix parce qu’on ne peut pas être sur scène et penser à sa technique vocale. Ce ne serait pas être dans le personnage, ce serait être dans le corps de l’étudiante chanteuse. »

Ce côté théâtral des productions d’opéra est d’ailleurs un aspect qui motive M. Tomas à travailler avec des étudiants. « J’aime beaucoup travailler avec les jeunes, parce que j’ai l’impression de pouvoir leur donner des outils de jeu au début de leur carrière, confie le metteur en scène. Des chanteurs qui ont une carrière très avancée n’ont jamais eu cette chance et ça peut leur nuire. »

Selon lui, les maisons d’opéra à travers le monde s’attendent de plus en plus à ce que les chanteurs soient également acteurs. Il croit que les étudiants en sont conscients et sont donc très réceptifs aux outils de jeu qui leur sont proposés.

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