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L'enquête révèle notamment que la consommation quotidienne d'alcool a fortement augmenté durant la pandémie. Crédit : Fabio Ingrosso via Wikimedia Commons

Un Montréalais sur trois a consommé davantage d’alcool ou de cannabis pendant le confinement

Entre mars et mai 2020, la Direction régionale de santé publique de Montréal a constaté une augmentation généralisée de la consommation d’alcool et de cannabis.

La Direction régionale de santé publique de Montréal a réalisé « MaVilleÉcoute », une série de sondages en ligne*, entre mars et mai 2020, pour évaluer les habitudes de consommation d’alcool et de cannabis durant la pandémie de COVID-19.

Hausse généralisée de la consommation d’alcool

Parmi les 72 % de Montréalais qui expliquent avoir consommé de l’alcool (bière, vin ou alcool fort) pendant les premiers mois de la pandémie, un sur trois rapporte avoir augmenté sa consommation (33 %). Au contraire, 22 % des buveurs disent avoir réduit la leur.


La consommation quotidienne a également fortement augmenté, car 27 % des buveurs expliquent avoir consommé de l’alcool tous les jours durant cette période. À titre de comparaison, ils n’étaient que 11 % avant la pandémie.

Cette évolution est commune à l’ensemble de la population. Chez les 18-34 ans, la proportion de buveurs quotidiens est passée de 6 % avant la COVID-19 à 21 % pendant le confinement. Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, elle est passée de 21 % à 29 %.

Les jeunes consomment davantage de cannabis

Le sondage dévoile également que près d’un Montréalais sur cinq a consommé du cannabis sous forme solide ou liquide au cours des mois d’avril ou mai derniers. Ils sont 37 % à avoir constaté une augmentation de leur consommation, contre 15 % qui révèlent avoir réduit la leur.

La proportion de consommateurs déclarant avoir augmenté leur consommation de cannabis est significativement plus élevée chez les 18-34 ans, dont près de la moitié rapportent en avoir consommé davantage (45 %). À l’inverse, ils sont 13 % à avoir diminué leur prise quotidienne.

Des conséquences liées au contexte

La Direction régionale de santé publique de Montréal explique que ces tendances pourraient être des conséquences du stress et de l’anxiété provoqués par le contexte de pandémie.

« Face à la menace constante que constitue la pandémie et aux situations difficiles qu’elle engendre, telles que l’isolement social, les pertes d’emploi et les changements de routine, il est normal que les individus vivent du stress et de l’anxiété, peut-on lire dans le rapport d’enquête. La consommation d’alcool, de drogues et de tabac peut être utilisée comme une stratégie de gestion du stress, de distraction ou d’évitement. »

La Direction régionale de santé publique compte sur le Plan d’action interministériel en dépendance 2018-2028 pour répondre aux besoins que cette hausse de consommation peut entraîner. « Les interventions doivent être maintenues, voire intensifiées dans le contexte de pandémie », affirme-t-elle.

Le Plan d’action propose, entre autres, de développer les capacités des personnes à faire des choix éclairés en matière de consommation, de créer des environnements favorables à une saine gestion de celle-ci ou encore d’améliorer des politiques publiques favorables à la santé et à la sécurité.

Pour toute aide ou pour tout soutien, le service d’aide Drogue : aide et référence est joignable gratuitement et anonymement au 514 527-2626, en tout temps.

*L’échantillon montréalais de plus de 2 000 répondants a été constitué à partir d’un tirage aléatoire de numéros de téléphones mobiles. Le sondage a été réalisé par l’entreprise Advanis-Jolicoeur, entre le 21 mars et le 31 mai 2020.

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