Fans de hip-hop ou non, de nombreux curieux ont assisté au premier Hip Hop Karaoké Montréal. Une foule en délire, des participants hauts en couleur – parfois même dénudés – et un maître de cérémonie impeccable, D-Shade, ont fait de la soirée un exaltant spectacle, quoiqu‘avare en bling bling. Ambiance 8 Miles au Belmont, en ce jeudi 31 mars !
Après avoir enflammé Toronto et Vancouver, le concept de Karaoké hip-hop s’installe à Montréal ! Des rimes, de la sueur, de fortes personnalités et des beats mixés sur place par DJ Cosmo, un habitué de soirées hip-hop de la métropole : voilà à quoi ressemblait le premier Hip Hop Karaoke Montreal (HHKMTL). Un karaoké sans prompteur, selon le concept réinventé par les organisateurs et largement inspiré des battles d’improvisations de rap. Le principe est simple : les participants choisissent une chanson dans la centaine proposée sur le site de l’événement, s’inscrivent et préparent leur performance sur la version instrumentale envoyée par les organisateurs.
Lunettes à grosses montures, cardigans, bonnets et casquettes snapback étaient légion et le plancher de danse s’est progressivement rempli. Hipsters, bobos chics et pas mal de curieux, sans appartenance ostentatoire à quelque groupe social que ce soit, étaient présents pour le plaisir d’entendre les plus grands titres hip-hop – principalement sortis des années 1990 [voir encadré].
Une participation féminine très remarquable
A priori, l’on s’attenderait à une liste de participants exclusivement masculine, tradition misogyne du hip-hop oblige.
Pourtant, la présence imposante de filles, tant dans l’auditoire que sur scène, a été l’une des plus belles surprises de la soirée. La personnalité de Ginger* – une représentante des rousses – a particulièrement ébloui la salle avec sa performance sur What’s my name de Snoop Dogg, tandis qu’un duo féminin plus ghetto avait choisi le classique Doo Wop de Lauryn Hill. Enfin, une jeune habituée du HHK de Toronto a enfilé sa perruque rose de Nicki Minaj et a merveilleusement bien repris Monster de Kanye West. Une chose est certaine, le girl power était bien là.
Les organisateurs du karaoké espèrent que le succès de la première édition du HHKMTL ouvrira sur une série de soirées mensuelles aussi reconnues que celles de Toronto. À voir les sourires à la sortie, il semblerait que ce soit tout aussi attendu du public.
* «No N-bombs!» (pas de mot qui commence par N), lâchait D-Shade, en début de soirée. Les invités étaient donc invités à reformuler les «nigger» en player, ninja ou tout autre terme plus approprié. Le mot ginger a du coup été choisi par l’exubérante jeune femme à cheveux roux.
Un répertoire complet
Whatta man de Salt’n Pepa, Slim Shady d’Eminem, 99 Problems ou PSA de Jay-Z, Juicy ou Big poppa de Biggie et même un final sur Electric relaxation d’A Tribe Called Quest… les «classiques» étaient nombreux à être revisités par les rappeurs amateurs. Bien préparés et ultramotivés pour la plupart, ils ont réussi à ramener le hip-hop à ses années dorées.