Un étudiant de l’UdeM présente sa propre liste étudiante pour les élections consulaires 2021

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Par Anaïs Amoros
vendredi 23 avril 2021
Un étudiant de l’UdeM présente sa propre liste étudiante pour les élections consulaires 2021
Crédit Photo: Guillaume Villeneuve.
Crédit Photo: Guillaume Villeneuve.
L’étudiant français à l’UdeM Ilyès Benbouzid, préoccupé par les droits des étudiants étrangers, se présente en tant que conseiller des Français à l’étranger lors des prochaines élections consulaires. La particularité de la liste Étudiants français mobilisés au Québec est qu’elle se compose exclusivement d’étudiants.

L’étudiant en études internationales Ilyès Benbouzid veut faire entendre la voix des étudiants français au Québec. Ses revendications portent sur la diminution des frais de scolarité pour les étudiants inscrits au baccalauréat, la reconnaissance des diplômes français au Québec, la suppression du plafond des vingt heures de travail hebdomadaires hors campus octroyées par le permis d’études, ainsi que sur une meilleure couverture médicale. Pour se faire entendre, il a constitué sa propre liste étudiante pour les prochaines élections consulaires, qui auront lieu en mai prochain.

Droits de scolarité

Le candidat à l’élection déplore l’augmentation des droits de scolarité pour les étudiants français inscrits dans un programme de baccalauréat. « Depuis 2015, un étudiant français paye comme un étudiant canadien, c’est-à-dire deux à trois fois plus cher qu’un étudiant québécois, alors qu’en France, les étudiants québécois payent toujours comme les étudiants français », dénonce l’étudiant. Ainsi, les frais universitaires d’un étudiant québécois scolarisé en France sont identiques à ceux d’un étudiant français, soit environ 170 euros (255 dollars), pour une année de licence. Au Québec, la facture d’un étudiant français inscrit à temps plein dans un programme de premier cycle s’élève à 4 600 dollars, soit le même montant que celui payé par les étudiants canadiens venant d’autres provinces, tandis que celle des Québécois s’élève à 1 800 dollars.

Les étudiants français inscrits dans un programme de cycles supérieurs (DESS, maîtrise ou au doctorat) bénéficient quant à eux d’une exemption des droits de scolarité supplémentaires et continuent de payer les mêmes frais de scolarité que les Québécois.

Assurance maladie

Dans son programme, Ilyès souhaite également que la couverture médicale soit plus importante.        « Pour les soins optiques et dentaires, il faut prendre une assurance privée », déplore-t-il. En effet, au Québec, un étudiant étranger doit souscrire à une assurance complémentaire tandis qu’en France, une partie des soins optiques et dentaires est prise en charge par l’assurance maladie.

Le candidat à l’élection aimerait que la France se saisisse de ce problème et qu’elle offre aux étudiants français au Québec une couverture plus large que celle offerte par la RAMQ. « On peut imaginer que la France mette à disposition des étudiants un fonds, par exemple », suggère-t-il.

Emploi et intégration

Parmi les revendications d’Étudiants français mobilisés au Québec, la reconnaissance des diplômes français est un enjeu majeur, et celle-ci fait défaut aux Français qui souhaitent accéder au marché du travail québécois. « Beaucoup de personnes arrivent ici et ne peuvent pas travailler, parce que leur diplôme n’est pas reconnu, souligne Ilyès. Elles doivent suivre des cours pour se mettre à niveau. C’est quelque chose qui peut être amélioré. »

De plus, l’étudiant aimerait supprimer le plafond des vingt heures de travail hebdomadaires hors campus autorisées dans le cadre du permis d’études. « Si tu travailles, ce n’est pas pour le plaisir, c’est pour financer tes études, précise-t-il. Les frais de scolarité ont augmenté,  et tu ne peux pas travailler plus de vingt heures par semaine hors campus. »

Le rôle de conseiller des Français à l’étranger

D’après les informations données par le Consulat général de France à Montréal, les conseillers des Français de l’étranger sont des élus de proximité. Ils représentent les Français, notamment au sein des conseils consulaires, et participent à l’élection des sénateurs des Français à l’étranger.

Selon Ilyès, cette élection est peu connue du fait qu’elle a lieu tous les six ans et que le rôle de conseiller n’est pas très médiatisé. Les 442 conseillers et conseillères des Français de l’étranger seront élus partout dans le monde les 29 et 30 mai prochains, et les Français qui souhaitent voter peuvent s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au 23 avril.

Ilyès mise également beaucoup sur la rencontre annuelle entre le premier ministre français, Jean Castex, et le premier ministre du Québec, François Legault, pour que l’ensemble de ces revendications soient à l’ordre du jour.