Depuis sa fondation en 2008, Fierté au travail vise à faire la promotion de stratégies pour améliorer l’inclusion et la diversité au sein des entreprises canadiennes. « En devenant membres de Fierté au travail, on prend l’engagement, en tant qu’employeur, de faire la promotion de l’inclusion LGBT et de poser des gestes concrets dans les prochaines années dans cet esprit-là », explique le vice-recteur aux ressources humaines et à la planification de l’UdeM, Jean Charest.
Sans proposer de cahier des charges ni demander de conditions préalables pour s’y associer, l’organisme souhaite agir comme motivateur auprès des entreprises afin de favoriser les pratiques d’embauche inclusives. « Il n’y a pas de recommandation de programme comme tel, mentionne le vice-recteur. Ils ne nous ont pas dit : “voici ce qu’on fait”. C’est un organisme auquel on s’associe parce que l’objectif est de promouvoir l’inclusion LGBT dans les milieux de travail. »
Étudiants et employés
Cette initiative est d’ailleurs vue d’un bon œil par le Syndicat des étudiants salariés et des étudiantes salariées de l’UdeM (SÉSUM). « Le SÉSUM est heureux d’apprendre que l’UdeM ait rejoint Fierté au travail, exprime le responsable aux relations de travail du syndicat, Jean-Philippe Guay-Glaude. Nous espérons que cette affiliation entraînera rapidement des résultats positifs et concrets pour les travailleuses et travailleurs de la communauté LGBTQ. » Ce dernier signale également la volonté du syndicat de travailler avec les membres des communautés concernées pour améliorer leurs conditions d’emploi.
Si l’UdeM n’a pas encore précisé la teneur des actions qu’elle entreprendra pour améliorer son statut d’employeur auprès des communautés LGBTQ, le vice-recteur aux ressources humaines affirme que l’Université souhaite que des mesures soient adoptées. « Nous, comme employeur, on avait déjà dans nos valeurs l’inclusion et le respect des différences à tous égards, souligne-t-il. Le fait de devenir membres de Fierté au travail, ça nous stimule à prendre des engagements encore plus clairs dans les prochaines années et ça nous donne des opportunités. »
Pistes de solution
Selon l’étudiante à la maîtrise en travail social et porte-parole du regroupement étudiant l’Intersection, Valeria Kirichenko, la communauté LGBTQ et les regroupements militants de l’UdeM auraient dû être consultés en amont de la décision de s’associer à l’organisme. « Les institutions oublient souvent de consulter directement les personnes concernées au sein de leurs propres établissements et se tournent plutôt vers d’autres grandes institutions pour des recommandations ou des pistes de solutions », fait-elle valoir. Certaines mesures sont déjà en place au sein du système d’attribution d’emplois à l’UdeM pour faciliter l’inclusion. « Dans les affichages de poste et les politiques officielles de la Direction des ressources humaines, il est toujours stipulé que dans tout recrutement il ne doit y avoir aucune forme de sélection basée sur le sexe, l’orientation sexuelle, les convictions religieuses et ainsi de suite », spécifie M. Charest.
Cependant, pour plusieurs étudiants, certaines barrières demeurent, malgré la volonté de l’institution de les supprimer. Valeria présente l’exemple des étudiants trans qui peuvent rencontrer un blocage lorsqu’ils posent leur candidature pour des emplois à l’interne. « Les personnes n’ont pas la possibilité d’utiliser leur prénom usuel à l’Université, explique-t-elle. Il n’y a rien qui leur permet de le faire alors que ce système existe dans d’autres universités au Québec, notamment à McGill et Concordia. »
Pour M. Charest, l’objectif de cette association est de faire de l’éducation auprès des différentes unités qui embauchent à l’Université, en soulignant que le processus est décentralisé. Ce travail pédagogique, selon Valeria, doit être mené aux côtés des communautés. Pour elle, il est important de favoriser des changements qui sont faits avec les communautés, plutôt que pour celles-ci
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