Un conseil qui devra attendre

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Par Thomas Martin
lundi 21 mai 2018
Un conseil qui devra attendre
Matis Allali, nouveau secrétaire général de la FAÉCUM réclame que le dossier du Conseil des universités devienne prioritaire pour le gouvernement. (Photo : Roméo Mocafico)
Matis Allali, nouveau secrétaire général de la FAÉCUM réclame que le dossier du Conseil des universités devienne prioritaire pour le gouvernement. (Photo : Roméo Mocafico)
La création d’un Conseil des universités revient depuis plusieurs années dans les discussions. Poussée par des associations de professeurs et d’étudiants, l’initiative n'est pas dans les priorités du gouvernement actuel. Une lettre de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), cosignée par la FAÉCUM, réclame un changement de cap.

La lettre publiée le 10 mai dernier sur le site de la FQPPU dénonce une « volte-face » de la ministre sur ce dossier, ce que le secrétaire général de la FAÉCUM, Matis Allali, tente d’atténuer. « Officiellement, la ministre [responsable de l’enseignement supérieur, Hélène David] n’a pas reculé sur cette question. Elle dit plutôt qu’elle n’aura pas le temps de le faire. » Une raison valable selon lui, l’échéancier parlementaire étant de plus en plus restreint, le projet aurait de la difficulté à être exécuté. « Par contre, s’il y avait eu une priorité mise dessus en amont, ça aurait pu être fait beaucoup plus tôt », regrette Matis.

Le secrétaire général admet qu’il n’a pas hésité longtemps avant de rejoindre la position de la FQPPU et de cosigner cette lettre. « Quand on a lu la lettre, on a vu qu’ils avaient les mêmes revendications que nous, indique-t-il. On aurait néanmoins ajouté certains éléments. » C’est principalement la question de la constitution du Conseil en tant que tel qui est pointée par Matis. « On veut qu’il soit représentatif de la communauté universitaire et qu’il y ait des représentants et représentantes étudiants qui y siègent. »

Pour Matis, le Conseil des universités doit assurer une cohérence dans le réseau universitaire. « Le Conseil supérieur de l’éducation remplit un peu ce rôle, mais il le fait de la prématernelle au postdoctorat », explique-t-il. Un conseil pertinent selon lui, mais il réclame une instance dédiée au niveau universitaire.

Le Conseil permettrait également de prendre en compte les voix des grandes comme des petites universités, ajoute le secrétaire général. L’aspect administratif serait lui aussi amélioré. « Avec une reddition de compte plus centralisée, ça nous permettrait d’avoir les vraies données et de faire notre travail de revendication si certaines choses sont mal faites. »

Matis estime qu’avec les élections provinciales qui approchent, la plupart des partis vont garantir leur soutien au projet, et qu’il va par la suite falloir s’entendre avec le parti au pouvoir pour assurer les conditions de la mise en place du conseil le plus rapidement possible.