Un Conseil central sous haute tension

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Par Anne-Marie Provost
jeudi 30 janvier 2014
Un Conseil central sous haute tension
(Crédit photo: Pascal Dumont)
(Crédit photo: Pascal Dumont)

Le Conseil central de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) du 29 janvier ne s’est pas déroulé sans heurts. Des associations étudiantes ont proposé une motion de blâme contre le Bureau exécutif (BE) de la FAÉCUM, en l’accusant de malhonnêteté intellectuelle et de manque de transparence.

Les associations reprochent à l’exécutif de ne pas respecter son mandat en faveur de la démission et de la non-reconduction du mandat de Guy Breton, qui se représente comme recteur de l’UdeM. « Nous pensons que le BE de la FAÉCUM nous cache des choses et qu’ils avancent un agenda politique à l’encontre des positions que nous avons adoptées », a soutenu un représentant de l’Association étudiante de science politique et philosophie (AESPEP).

Certains délégués accusent l’exécutif « d’instrumentaliser » les associations étudiantes pour mettre de l’avant, sans mandat, un changement du processus électoral du rectorat plutôt que de réclamer la démission de Guy Breton. On lui reproche de ne pas assez s’investir dans la mobilisation sur le terrain contre le recteur.

« Ça ne sert à rien de seulement réclamer la tête du recteur, le Conseil de l’Université va le remplacer par quelqu’un qui a exactement la même vision », a répliqué un représentant de l’Association générale des étudiants et étudiantes en psychologie (AGÉÉPUM). Plusieurs associations suggèrent plutôt de prioriser un changement de la charte de l’UdeM pour mettre en place un système électoral plus démocratique, ce qui a finalement été adopté par le Conseil central.

Des associations, visiblement agacées, ont demandé plusieurs fois à clore le débat pour passer au vote. De son côté, le secrétaire général de la FAÉCUM, Tiago Silva, s’est excusé de ne pas avoir transmis à temps aux associations l’information comme quoi Guy Breton se représenterait comme recteur.

Il a ensuite dit qu’il avait bon espoir de voir le processus électoral modifié. « Nous avons discuté récemment avec le ministre de l’Éducation, Pierre Duschene, et il est très ouvert à intégrer un changement dans le processus de nomination du recteur dans sa loi-cadre sur les universités », a-t-il révélé.

La motion de blâme a finalement été battue à 27 voix contre 18 devant un exécutif plutôt stoïque.

 

1420 Mont-Royal

Le vice-recteur aux infrastructures et aux finances de l’UdeM, Éric Filteau, est également venu faire une présentation sur la vente du 1420 Mont-Royal. Plusieurs se sont mobilisés pour empêcher la vente de l’édifice acheté par l’UdeM en 2003. Le dossier est présentement devant la Cour suprême.

Éric Filteau a montré aux associations étudiantes les dernières estimations de coût de rénovation du bâtiment, qui s’élève à 146 millions de dollars. Selon lui, l’UdeM n’avait pas d’autres options de bâtiments en 2003 et devait absolument acheter celui-ci. « L’évaluation de la sécurité du bâtiment qui a été faite à l’époque a été assez sommaire, a-t-il reconnu. Il y a eu des lacunes et dans d’autres cas l’évaluation est plus sévère. Mais est-ce que ça aurait changé la décision d’acheter? Non surement pas ».

Pendant la période de questions, plusieurs ont critiqué le raisonnement « uniquement économique » derrière le désir de l’UdeM de vendre le 1420 Mont-Royal. Certains souhaitent que la vocation éducative du bâtiment soit préservée.

 

Contre les « drogues du viol » au party 2e étage

Le BE a également présenté une série de mesures concrètes pour prévenir les viols lors du prochain party 2e étage, qui aura lieu le 6 février prochain. Une représentante du Syndicat des étudiants de l’École de relations industrielles (SÉRIUM) a révélé que son association avait été mise au courant de plusieurs cas d’intoxication à la drogue du viol (GHB) qui seraient survenus lors du dernier party 2e étage.

« Il y aura plus d’agents de sécurité à l’intérieur et nous avons changé pour une compagnie plus efficace », a expliqué le BE. Il y aura un agent à chaque bar pour s’assurer que personne ne verse de drogue dans les verres. Des agentes en civil se promèneront également pour faire du repérage et du profilage de potentiels agresseurs. 

 

Article mis à jour le 31 janvier à 10h05