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La cause du SGPUM sera entendue par le Tribunal administratif du travail, qui statue sur les recours exercés en vertu d’une quarantaine de lois dans le secteur de l’emploi et des relations du travail. Crédit: Rumble Press / Flickr.com

Un conflit syndical se judiciarise

La direction a fait parvenir un sondage aux professeurs le 18 février dernier afin de recueillir leur avis sur l’orientation que prendrait le projet. « C’est une démarche de consultation qui est complètement bidon », lance le président du SGPUM, Jean Portugais. L’Université connaît déjà ses objectifs et pose ses questions aux professeurs en conséquence, les plaçant ainsi dans une position intenable où ils doivent se prononcer sur leurs propres conditions de travail à la place du syndicat. » À son avis, il s’agit d’une violation du Code du travail.

D’après la professeure au Département des sciences juridiques à l’UQAM Laurence-Léa Fontaine, il s’agit d’un cas classique d’entrave, ce que l’article 12 du Code du travail interdit. Selon cet article, un employeur ne peut d’aucune manière « dominer, entraver ou financer la formation ou les activités d’une association de salariés, ni y participer ». Pour Mme Fontaine, le sondage contourne le syndicat. « C’est totalement condamnable », estime-t-elle.

Le SGPUM affirme ne pas s’opposer à la transformation institutionnelle, mais exige d’être consulté si on modifie les conditions de travail des professeurs. « Ce n’est pas notre premier choix, mais devant un interlocuteur qui ne répond pas et qui menace d’adopter des changements sans consultation, on est obligés de mener des démarches devant les tribunaux », affirme M. Portugais. Les audiences au Tribunal administratif du travail concernant la plainte déposée le 25 février par le SGPUM débuteront au mois d’avril.

Les chargés de cours aussi préoccupés

Le syndicat des chargées et chargés de cours de l’UdeM (SCCCUM) suit aussi le dossier de la transformation institutionnelle de près. Le chargé de cours au Département de philosophie et président du SCCCUM Frédéric Kantorowski abonde dans le même sens que son homologue du SGPUM. « On n’est pas contre une réflexion sur l’avenir de l’université, mais on est critique du processus de consultation et des intentions de la direction de toucher à nos conditions de travail », souligne-t-il.

Le SCCCUM préfère pour l’instant s’en tenir à un dialogue avec la direction. « Toutefois, il ne faut pas interpréter l’absence de démarches juridiques comme un accord de notre part à participer aux transformations si elles ont des répercussions négatives sur nos membres », nuance Frédéric Kantorowski. Il affirme être prêt à agir s’il considère que les conditions de travail de ses membres sont menacées.

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