Culture

Un concours pour le Cambodge

Q.L. : Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours ?

Julie : Je trouvais que c’était une bonne façon d’aller aider une population, et puis, en même temps, ça nous ouvre un peu l’esprit par rapport à l’architecture, en dehors de Montréal.

David : C’était vraiment pour voir autre chose. Je suis très content d’avoir réfléchi à une culture et à un contexte différents.

Q.L. : Comment vous êtes-vous préparés pour votre projet ?

D.?: On n’est pas allés sur place, mais on a lu une étude sur les différentes problématiques dans la région, surtout en ce qui concerne la gestion de l’eau et l’hygiène. […]

J.?: À travers nos recherches, le problème qu’on voulait surtout résoudre était l’accès à l’eau potable pour permettre aux gens de répondre à leurs besoins de base. On a voulu voir comment on pouvait jouer avec ce qui était déjà en place, trouver un système qui l’améliore un peu et l’offrir au plus grand nombre de personnes sur le lac.

Q.L. : Présentez-nous votre projet comme si vous le proposiez à un membre du jury d’Eleven Magazine.

D.?: Le projet consiste à faire des ailes flottantes qui vont accueillir différents programmes d’éducation ou de recherche, mais aussi une clinique. Chaque aile peut se détacher et se déplacer sur le lac. Il y a une certaine indépendance, mais toutes les ailes peuvent se réunir au besoin à un endroit spécifique sur le lac.

On a une autre aile qui sert de place du marché et qui, en même temps, est le point d’accès à l’eau. C’est une structure d’accueil qui récolte l’eau et qui crée un point de rencontre pour favoriser les échanges entre les habitants.

J. : Le but, c’était d’offrir une plateforme assez permanente pour que les gens sachent où aller chercher les services dont ils ont besoin, mais en même temps que ça n’empêche pas les ailes de se rendre ailleurs.

Votre projet a une structure pentagonale. Pourquoi cette forme ?

D.?: On ne voulait pas une forme octogonale ni hexagonale parce qu’on trouvait que ça suivait trop les tendances actuelles.

J. : C’est d’abord une forme qui a le potentiel d’être polyvalente sur le plan de l’organisation des pavillons entre eux. Ça donne la possibilité de mener à d’autres développements, d’autres configurations et de vraiment créer un réseau complet à long terme sur le lac. […]

Q.L. : Comment avez-vous choisi les matériaux ?

J. : Le bambou est très accessible sur place. C’est aussi une ressource qui se régénère assez rapidement, et puis c’est un matériau qui est proche de la population. Il fallait que ce soit assez beau esthétiquement pour que les gens aient l’envie d’y aller, mais que ce soit assez familier pour qu’ils n’aient pas un sentiment de rejet par rapport à ce « truc » qui vient s’implanter dans leur communauté.

Q.L. : Comment faites-vous le lien entre un projet d’architecture et un projet environnemental et social ?

J. : Le bâtiment n’est pas une finalité en soi, c’est tout un réseau de communications avec la population. Le bâtiment, dans une vision à long terme, doit être viable. C’est là qu’entre en jeu le développement durable.

D.?: Le projet doit être familier, il doit être beau, il doit être utile. L’architecture, c’est faire la jonction entre esthétique et utilité. […]

Le concours Cambodge 2015 d’Eleven Magazine regroupe plus de 600 participants provenant d’une cinquantaine de pays. L’équipe gagnante se mérite un prix de 1 500?livres sterling, soit près de 3 000?dollars.

Les projets sont évalués selon les critères suivants : le concept, la réalisation, la durabilité, la faisabilité, l’esthétique et la présentation du projet. Le jury, composé d’architectes internationaux, se réunit au courant du mois d’octobre pour déterminer le projet gagnant, qui sera annoncé le 11?novembre prochain.

Un prix du public est également décerné en fonction du nombre de votes que les projets obtiennent sur le site d’Eleven Magazine.

Pour voir l’ensemble des projets :

www.eleven-magazine.com/? competition =?cambodia-2015-2

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