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Les étudiants au baccalauréat en design industriel, Jonathan Allen et Thibault Ilié, avec leur création, le chariot 68T. Crédit photo: Sarah Bouchaïb

Un chariot pour récupérer les rebuts

« On a constaté que la Faculté de l’aménagement générait 68 tonnes de déchets par an, dont beaucoup de matériaux encore utilisables, explique le coordonnateur au développement durable à l’UdeM, Stéphane Béranger. Au printemps 2015, on a lancé un concours dont le mandat était de proposer une idée de meuble permettant de récupérer les chutes de matériaux. »

À la Faculté de l’aménagement, les matériaux utilisés diffèrent selon le programme et l’année d’étude. On a donc choisi de les regrouper suivant trois compartiments de couleurs différentes pour minimiser les risques d’erreur de tri. » Thibault Ilié Étudiant au baccalauréat en design industriel

C’est l’étudiante au baccalauréat en design industriel Alexandra Gélinas qui a d’abord pensé à une charrette pour récupérer les chutes de déchets et les redistribuer ensuite. « Le nom de la charrette était Beau bordel pour souligner le caractère parfois chaotique, mais aussi créatif des ateliers en fin de session, animés par la multitude de réalisation de maquettes et prototypes ! », s’amuse-t-elle. Elle a alors convié tous les étudiants de la Faculté à développer un tel projet, grâce au financement offert par le Fonds d’amélioration de la vie étudiante (FAVE).

Parmi les huit équipes qui ont répondu à l’appel se trouvait celle des étudiants au baccalauréat en design industriel Jonathan Allen et Thibault Ilié. « C’est une problématique qui nous touchait personnellement, affirme Thibault. On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose face à cette masse de déchets. Trouver une solution tout en participant à un projet de grande envergure constituait pour nous un défi créatif très motivant. » Leur idée, baptisée « chariot 68T », en référence à la quantité de déchets générée par la Faculté de l’aménagement, a finalement été retenue par le jury.

Un projet de terrain

Pour concevoir leur chariot, Jonathan et Thibault ont effectué une étude de terrain pour identifier les besoins et tenter d’y répondre. « À la Faculté de l’aménagement, les matériaux utilisés diffèrent selon le programme et l’année d’étude, explique Thibault. On a donc choisi de les regrouper suivant trois compartiments de couleurs différentes pour minimiser les risques d’erreur de tri. » La forme des compartiments du chariot rappelle des pochettes.

Selon Jonathan, leur succès vient notamment du fait qu’ils ont remis en question leurs idées et réfléchi à la meilleure solution. « La Faculté de l’aménagement sollicitait la réalisation d’un meuble fixe, mais on a pensé que ce ne serait pas idéal, affirme-t-il. Un emplacement fixe ne pouvant pas être à proximité de tous les ateliers, on a plutôt opté pour un chariot dont la mobilité permettrait de faire le tour. » C’est d’ailleurs le côté nomade de l’objet qui a particulièrement séduit le jury.

« Les autres projets étaient plutôt des stations fixes avec des compartiments séparés, de manière différente d’une équipe à l’autre. Certains y prévoyaient des petits bacs détachables, alors que d’autres suggéraient des mobiliers avec séparateurs fixes », explique Alexandra. Pour elle, le chariot de Jonathan et Thibault est à la fois pratique, convivial et facilite le chargement pour les étudiants.

Mission récupération

La prochaine étape du déploiement de leur projet consiste à sensibiliser la communauté de la Faculté sur l’utilisation de ses chariots de récupération. « On a installé huit chariots et on affichera des informations aux quatre coins de la Faculté pour expliquer aux gens comment bien les utiliser, explique M. Béranger. Je suis plutôt optimiste, car les étudiants sont motivés à l’idée de participer à un projet qui permet d’améliorer leur environnement. » Il pense aussi que cela permettra de faire des économies, car il ne sera plus nécessaire de racheter tous les matériaux dont les étudiants ont besoin pour la réalisation de leurs travaux.

« L’idéal serait d’en avoir un par atelier, soit le double, considérant le nombre de retailles générées à chaque session, pense Alexandra. Il serait tout à fait génial d’étendre cette pratique ailleurs ». Elle espère aussi que cela va inspirer les autres écoles d’aménagement au Québec qui ont des ateliers similaires et estime que les deux gagnants se feraient un grand plaisir de collaborer avec les autres écoles ou ateliers intéressés par le « chariot 68T ».

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