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Courtoisie de Justine Fortin, illustration créée par Michael Descharles

Un balado positif sur la santé mentale

« On est tanné d’entendre parler de la COVID, mais dans ce balado, on l’aborde de manière très positive », explique l’une des créatrices du balado et étudiante en psychologie à l’UdeM, Justine Fortin. Avec Marjolaine Rivest-Beauregard, étudiante en psychiatrie à l’Université McGill, elle a mené, dans un laboratoire de recherche sur les psychotraumatismes, une étude sur les réactions psychosociales en temps de pandémie. Les deux étudiantes ont voulu partager le résultat de leur recherche dans le balado COVID-19 : sors de ma tête, en collaboration avec l’étudiant en psychoéducation à l’Université de Sherbrooke Rémi Paré-Beauchemin.

« Notre plus grande difficulté est que l’on vient d’un laboratoire sur les traumatismes, donc on voit vraiment la vie comme si c’était une pathologie », confie Justine, qui précise que sa recherche se concentre sur les personnes qui vont mal.

Néanmoins, elle reconnait que la pandémie n’a pas été uniquement négative, un aspect que défend Rémi, qui apporte le côté positif du balado, selon l’étudiante. « On commence chaque épisode avec un résultat de notre étude, mais on conclut toujours avec un aspect résilience, souligne-t-elle. Rémi apporte tout le positif du balado avec son éclairage en psychoéducation. Cette discipline cherche la force des gens. » Alors que Marjolaine et Justine se concentrent sur les personnes qui ne vont pas bien, Rémi met en lumière celles qui, au contraire, vivent bien.

Les deux étudiantes ont sondé virtuellement quelque 6 000 personnes dans le monde. « On avait plusieurs questions reliées à la détresse psychologique et d’autres reliées à la COVID, détaille Justine. Est-ce qu’ils ont attrapé la COVID ? Sont-ils isolés ? Avec qui habitent-ils ? On a évoqué la résilience aussi : quels sont nos mécanismes pour réagir à un événement très stressant ? »

Le balado met l’accent sur la reconnaissance ressentie face à la pandémie. « On a vu que beaucoup de gens avaient appris à se connaître grâce à la pandémie et à connaître leurs limites, poursuit Justine. D’autres ont réappris à découvrir des passions, que ce soit la lecture, les arts, etc. Ça a amené du positif dans leur expérience. » Elle mentionne également que le bénévolat a aidé les personnes sondées à se sentir mieux pendant la pandémie.

Rémi avait lancé à ses collaboratrices l’idée de participer au concours des Fonds de recherche du Québec. Celui-ci a permis de financer le projet du balado à hauteur de 10 000 dollars. Les trois étudiants peuvent ainsi y décortiquer les réactions émotionnelles, comportementales et psychologiques en temps de pandémie.

Un chercheur universitaire et un influenceur

Chacun des quatre épisodes est animé par Justine, Marjolaine et Rémi, qui convient un chercheur et un influenceur à la discussion. Selon Justine, leur venue permet d’aborder la complexité de ces sujets et de les vulgariser pour le grand public. « Quand on est juste entre scientifiques, on ne réalise pas qu’on parle dans un jargon spécifique, admet l’étudiante. L’influenceur rend le podcast plus accessible. »

Le choix des influenceurs n’est pas le fruit du hasard. « On les choisit en fonction de leur utilisation des plateformes, explique Justine. Il faut quelqu’un à l’aise pour parler de santé mentale, ouvert pour parler de ses propres émotions et qui a un grand engagement de la part de ses abonnés. Les influenceurs doivent aussi être prêts à se confronter à un expert. »

Le prochain et dernier épisode de la série sera proposé à partir du mercredi 9 juin prochain et portera sur l’influence des médias. L’expert en communications Alexandre Coutant fera partie des invités. Le balado COVID-19 : sors de ma tête est disponible sur YouTube, Spotify, iTunes et Balado Québec.

Justine espère par la suite produire un épisode par mois sur d’autres thèmes que la pandémie, mais toujours sur la santé mentale.

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