La clinique se particularise par son offre de stages individuels pour les étudiant·e·s, et son approche originale pour le programme de stage en soins infirmiers. Ces stages sont généralement effectués en groupe, comme c’est le cas dans les hôpitaux. La clinique udemienne est donc l’occasion pour les étudiant·e·s d’apprendre le métier de manière individuelle sous la supervision d’un·e seul·e infirmier·ère et ainsi d’avoir un suivi plus étroit.
L’étudiante de deuxième année en soins infirmiers et stagiaire à la clinique Victoria Quinlan se sent bien dans cet environnement de formation. «Pour avoir fait mon premier stage en groupe, ici [à la clinique], c’est beaucoup mieux pour l’apprentissage, développe-t-elle. [L’infirmière associée] vient à plus nous connaître aussi [pour cibler] qu’est-ce qu’on a à travailler, qu’est-ce qui est bon.»
Sa superviseure, l’infirmière clinicienne associée Catherine Aubin, a œuvré pendant plusieurs années avec des groupes de stagiaires. Elle trouve la formule individuelle idéale pour leur apprentissage. Elle constate que ces futur·e·s infirmier·ère·s voient plus de cas avec cette approche.
Pour la cheffe de la clinique-école infirmière universitaire, Stéphanie Guindon, les stagiaires ressortent de cette expérience avec un bagage plus important. «Je pense que ça fait en sorte
qu’ils apprennent des choses différentes et qu’ils vont peut-être pousser un peu plus loin les apprentissages», estime-t-elle.
La clinique traite des personnes de tous âges et est en mesure de prendre en charge les cas qui, dans le jargon médical, sont de priorité quatre ou cinq. Ceux-ci se réfèrent à des urgences qui n’ont pas l’obligation d’être traitées dans l’immédiat. Mme Guidon cite en exemple des dépistages, des infections, des problèmes respiratoires ou encore des diabètes mal contrôlés.
Un impact réel
En plus de contribuer aux développements des étudiant·e·s et de former la relève, la clinique aide à désengorger le système de santé de la région, selon Mme Guindon.
Pour le directeur de la clinique-école de la Faculté des sciences infirmières, Haj Mohammed Abbad, la clinique qui est ouverte six jours par semaine est à pleine capacité.
«Je peux dire que 100 % des rendez-vous offerts par la clinique sont donnés», affirme pour sa part Mme Guindon, qui n’est toutefois pas en mesure d’estimer avec exactitude à quel degré la clinique contribue au désengorgement du réseau de santé.
Mme Aubin voit que la clinique bénéficie à la population dans le cadre de sa pratique quotidienne. «Les patients sont vraiment reconnaissants quand ils viennent, se réjouit-elle. Ils n’ont pas attendu des heures à l’urgence.»
Toute bonne chose a ses limites
La clinique, située à même le campus Laval, offre quelques places de stage aux étudiant·e·s de l’UdeM, et au besoin à ceux et celles des autres universités. Les édifices du campus de Laval sont faciles d’accès, car ils sont desservis par les transports en commun.
Toutefois, à l’heure actuelle, ce ne sont pas tous·te·s les étudiant·e·s qui ont cette possibilité. «Le nombre de places disponibles pour les stagiaires est vraiment un enjeu», regrette Mme Guidon, qui souhaiterait en offrir plus. Ce souhait que la cheffe de la clinique évoque pourrait répondre aux inquiétudes de l’étudiante de première année en soins infirmiers au campus Laval Danika Piette. En plus de ceux de la clinique du campus, la majorité des stages offerts se trouvent non seulement à Laval, mais également sur toute la Rive-Nord, souligne-t-elle. Comme elle ne possède pas de voiture et réside à Montréal, les options que son programme lui offre ne sont pas idéales. «C’est sûr que moi, tout ce qui est Rive-Nord, ça inclut même Saint-Jérôme, ce n’est pas quelque chose qui m’accroche vu que je viens de Montréal», indique Danika Piette, anxieuse vis-à-vis des choix qu’elle aura à faire prochainement.
Des changements à venir
L’ouverture de la clinique étant récente, celle-ci continuera d’élargir son offre de services, selon Mme Guindon. De nouveaux professionnels de la santé viendront compléter l’équipe, comme
un physiothérapeute ou un travailleur social.
M. Abbad, également directeur du Centre d’expertise en simulation en santé (EXeSS), précise que ces nouveaux ajouts vont permettre de répondre aux besoins de la population. Il envisage également l’ajout d’une infirmière praticienne spécialisée en santé mentale.
Le directeur de la clinique désire travailler en partenariat avec les départements de travail social et de physiothérapie. Son but : leur proposer des stages individuels comme le fait actuellement la Faculté des sciences infirmières. La clinique répondrait ainsi à ses objectifs initiaux en matière d’enseignement.
LE CENTRE D’EXPERTISE EN SIMULATION EN SANTÉ (EXESS)Le EXESS du campus Laval offre à tous·tes les étudiant·e·s de l’UdeM des simulations virtuelles qui représentent de façon fidèle la réalité des milieux de soins. Cette formule permet un passage supervisé de la théorie à la pratique. Le Centre accueille entre ses murs la clinique-école universitaire d’infirmières praticiennes spécialisées. |