Les yeux de beaucoup d’Américain·e·s et de Canadien·ne·s étaient rivés sur le Capitole et la Maison-Blanche ce lundi 20 janvier pour la cérémonie d’assermentation de Donald J. Trump.
« Je vais mettre l’Amérique d’abord, a déclaré le président Trump dans son discours d’investiture,devant la foule qui se tenait à l’intérieur du Capitole. Notre souveraineté sera reprise, retrouvée, notre sécurité rétablie […] À partir d’aujourd’hui, le déclin américain est terminé. »
Dans une entrée fracassante, pleine de promesses, Donald J. Trump devient ainsi le 47e président des États-Unis.
Retour de Trump à la Maison-Blanche
Depuis sa réélection en novembre dernier, le président s’est affiché beaucoup plus ferme, proposant un programme politique plus radical que lors de son premier mandat.
Parmi ses grandes priorités, il compte signer une centaine de décrets en lien avec l’immigration, l’industrie énergétique et les programmes d’équité, de diversité et d’inclusion (ÉDI) dès son retour. Le président entend restreindre l’afflux de migrant·e·s qui tentent de traverser la frontière avec le Mexique et procéder à une vague de déportations de ce qu’il qualifie « d’immigrants illégaux » sur le sol américain. Il souhaite également abolir les politiques et les programmes d’ÉDI. De plus, une série de décrets relatifs à la fonction publique sont à prévoir.
Par rapport à son premier mandat, Donald J. Trump arrive avec davantage d’expérience et d’assurance, font valoir plusieurs expert·e·s de la politique américaine.
Les tarifs douaniers au cœur des relations canado-américaines
Entre l’annonce de la démission du premier ministre canadien, Justin Trudeau, le 6 janvier dernier et le retour de Trump à la maison blanche le 20 janvier, les spécialistes se demandent à quoi ressembleront les relations entre le Canada et les États-Unis dans les mois à venir.
Les menaces d’annexion du Canada et d’augmentation de 25 % des tarifs douaniers annoncées au cours des dernières semaines génèrent de nombreuses inquiétudes.
Les premiers ministres des provinces canadiennes, dont ceux de l’Ontario et du Québec, ont vite rétorqué : à ces déclarations, les premiers ministres Ford et Legault ont en effet annoncé qu’ils n’hésiteraient pas à adopter des contre-mesures, notamment en suspendant les exportations d’électricité ontarienne et québécoise destinées aux Américain·e·s.
À l’échelle fédérale, Justin Trudeau a mis sur pied, le 16 janvier dernier, un Conseil sur les relations canado-américaines qui vise à soutenir le premier ministre ainsi que Conseil des ministres dans les décisions à prendre au sujet des États-Unis. Ce Conseil se compose d’expert·e·s de divers secteurs-clés qui lient les deux pays et d’hommes et de femmes politiques, dont l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest et l’actuelle ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman.
De surcroît, le cabinet du premier ministre se dit prêt à imposer des contre-tarifs sur une dizaine de produits américains. « On doit utiliser toute notre force économique pour réagir », a indiqué la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, à Radio-Canada ce 20 janvier.
D’après plusieurs journalistes canadien·ne·s qui se sont déplacé·e·s à Washington pour la cérémonie d’investiture, l’administration Trump semble toutefois plus ambivalente concernant l’augmentation des tarifs douaniers annoncés pour le Canada. Le futur des relations diplomatiques entre les deux pays reste pour le moins incertain.
Photo principale libre de droits par Gage Skidmore