Trois visions pour 2015

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Par Charles-Antoine Gosselin
mercredi 14 janvier 2015
Trois visions pour 2015
Caroline Trottier-Gascon - Un des prochains défis du Groupe action-trans est d’assurer la succession du travail de porte-parole.
Caroline Trottier-Gascon - Un des prochains défis du Groupe action-trans est d’assurer la succession du travail de porte-parole.
Droit des personnes transgenres, affaires associatives et crise d’identité d’une Université en quête de financement, l’année qui commence à l’UdeM sera marquée par l’adaptation de la communauté face aux mesures du gouvernement provincial. Rencontre avec trois visages qui marqueront 2015.

Porte-parole du Groupe d’action trans et étudiante à la maîtrise en histoire

Quels sont les dossiers que suivront activement les membres du Groupe d’action trans ?

« Faire en sorte que l’Université mette en place les mesures qu’elle a promises. Ces mesures sont : la possibilité d’utiliser le prénom usuel, des toilettes institutionnelles non genrées sur les campus actuels et sur le prochain campus Outremont ainsi que l’assurance qu’elles soient mises en place.

Il faudra aussi surveiller le projet de loi 35 du gouvernement provincial qui prévoit retirer les exigences d’intervention chirurgicale obligatoire pour transiger de sexe. Comme l’Université n’accepte que ce qu’il y a d’officiel, cela aurait une répercussion certaine sur nos droits. »

Quels sont les projets sur lesquels vous prévoyez plancher ?

« Il faut plus de services directs aux personnes transsexuelles et il y a déjà des idées sur la table. Par exemple, jumeler une personne transgenre affirmée à un pair qui commence sa transition vers l’affirmation de sa sexualité. Aussi, il faut de l’écoute active pour les gens qui en ont besoin. Ça, ce sont les choses nouvelles qu’on veut faire cette année. »

Un cours obligatoire que tout le monde devrait suivre en 2015 :

« À ce que je sache, il n’existe pas de cours à l’UdeM sur la cause que nous défendons, tout ce que je peux dire, c’est de ne pas aller en suivre à l’UQAM parce qu’il y a énormément de cours qui abordent de façon très problématique les enjeux trans. Beaucoup d’activisme se fait en ce sens. »

Le grand défi de votre organisation ?

« Assurer sa pérennité. »

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Vincent-Fournier Gosselin

Secrétaire-général de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM

Certains s’attendent à ce que le printemps 2015 soit mouvementé au Québec, comment la FAÉCUM l’envisage-t-il ?

« Nous travaillons de concert avec les associations étudiantes, les centrales syndicales et plusieurs autres groupes sociaux afin de lutter contre l’austérité, et plus spécifiquement contre les compressions majeures dans les universités.

À cet effet, nous prévoyons continuer à sensibiliser les étudiants et les convier à plusieurs événements de contestation visant à décrier le désengagement de l’État dans les services publics. »

Les bonnes résolutions de 2015 ?

« Former une relève capable de prendre en charge avec brio les prochaines orientations de la Fédération. »

Vous effectuez la dernière partie de votre mandat, que souhaitez-vous pour le finir en beauté ?

« La démission d’Yves Bolduc ? »

Si tout le monde à l’UdeM (y compris la direction) avait à suivre un cours obligatoire, lequel conseilleriez-vous ?

« POL 3560 – Action collective et politique. »

 

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Gérard Boismenu

Doyen de la Faculté des arts et sciences

Quelle université imaginez-vous pour demain ?

« On se dit qu’en coupant de cette façon-là, soit on le fait de façon naïve au gouvernement, soit on envisage un rôle différent pour l’université. On croit qu’il faut que ça se discute sur la place publique. Il ne faudrait pas que les gens du gouvernement, dans des officines occultes, commencent à changer ce rôle sans en discuter. On ne peut pas imaginer que des coupes massives se font en toute candeur, que le gouvernement se dit : “Voyons voir ce qui arrivera plus tard.”

À la Faculté, on veille à ne pas céder à une stratégie de choc, à être à l’affût et à faire les moins mauvais choix. On veut rester en contrôle sur les choix que l’on fait. On continue d’innover, je pense au nouveau programme sur les peuples autochtones. Toutefois, il est important de ne pas bazarder les choix qui nous semblent porteurs, tout en gardant un œil ouvert sur les défis qui nous sont propres concernant la réduction des enveloppes budgétaires. »

En novembre dernier, tous les doyens ont co-signé une lettre qui a été envoyée au premier ministre Philippe Couillard, afin de signaler que vous étiez ouvert à la discussion et que vous étiez plus qu’inquiets des mesures budgétaires prises à votre égard. Quelle est la suite ?

« Nous n’avons reçu aucun accusé de réception. La lettre a été envoyée aux grands quotidiens montréalais, et pour des raisons que j’ignore, ils ne l’ont jamais publiée. »

Vos résolutions pour 2015 ?

« Au plan institutionnel, il faut qu’on réfléchisse pour améliorer notre capacité à anticiper les actions contre les contraintes qui nous sont imposées, qui sont les nôtres. »