Trois minutes pour convaincre

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Par Christophe Perron-Martel
mercredi 24 avril 2013
Trois minutes pour convaincre
Danielle de Verteuil aura la tâche d’expliquer le fonctionnement des immunoprotéasomes à une audience non spécialiste. (Crédit photo: Pascal Dumont)
Danielle de Verteuil aura la tâche d’expliquer le fonctionnement des immunoprotéasomes à une audience non spécialiste. (Crédit photo: Pascal Dumont)

L’étudiante en biologie moléculaire Danielle de Verteuil a été choisie parmi cinq candidats pour représenter l’UdeM lors du concours Votre soutenance en 180 secondes. Cet événement, qui se déroulera pendant le 81e congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), récompense la meilleure présentation de thèse de doctorat en trois minutes.

La coordonnatrice des relations médias et des communications de l’ACFAS, Julie Dirwimmer, explique la provenance du concours. « C’est un concours d’origine australienne qui existe depuis 2008, explique-t-elle. C’est seulement depuis 2012 que le concours a été adapté en français par l’ACFAS. »

Le principe du concours est simple : chaque participant a trois minutes pour expliquer son projet de recherche au doctorat. Il est jugé sur sa capacité à vulgariser son projet, à l’articuler en public et à transmettre sa motivation à l’auditoire. La fluidité de l’exposé sera aussi évaluée. Le participant n’a droit qu’à une seule diapositive lors de la présentation.

Chaque université a le droit de présenter un candidat. Le secrétaire de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, Richard Patry, est responsable du concours à l’UdeM. M. Patry se désole que si peu de personnes ont assisté à la sélection de Danielle de Verteuil, le matin du 20 mars dernier. Il se réjouit néanmoins de la qualité des candidatures qui lui ont été présentées. « Les cinq candidats étaient vraiment très bons, mais Danielle de Verteuil était particulièrement éloquente, dit-il. Elle a été choisie de manière très majoritaire par le public et les membres du jury. »

Une bonne préparation

Danielle de Verteuil est contente d’avoir été choisie pour représenter l’Université. Elle avoue qu’elle aurait aussi été satisfaite si elle n’avait pas gagné, car pour elle, l’expérience compte avant tout. « J’aime les défis. L’exercice m’a sortie de ma zone de confort, raconte-t-elle. Je ne devais plus expliquer ma thèse à d’autres spécialistes de la biologie moléculaire, comme j’ai l’habitude de le faire, mais plutôt à un public profane. Il fallait vraiment que je vulgarise. »

L’étudiante en biologie moléculaire s’est bien préparée. « Si la compétition avait lieu demain matin, je serais prête, estime-t-elle. Je me suis entraînée avec mon copain. Il ne connaît rien à la biologie et pourtant, il a compris mon exposé. » Danielle de Verteuil a testé plusieurs démarches pour élaborer sa soutenance, mais elle est arrivée à la conclusion qu’elle devait simplement produire un texte qui est aussi convaincant que possible.

Mme de Verteuil devra le mémoriser afin de se l’approprier et de le prononcer d’une manière très spontanée. Pour augmenter ses chances de gagner le concours, l’étudiante au doctorat recevra de l’aide de la professeure au Département de communication de l’UdeM Carole Groleau.

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Le projet de doctorat que présentera Danielle de Verteuil lors du concours porte sur les immunoprotéasomes, des molécules qui agissent comme des déchiqueteuses en faisant le tri des protéines dans le corps humain. Elles augmentent le nombre et la diversité des fragments de protéines. Ces fragments agissent comme des signaux de reconnaissance, dans la mesure où ils sont reconnus par notre système immunitaire.

Les immunoprotéasomes agissent également sur l’ADN en faisant la sélection des protéines. or, dans le cas d’un cancer, les fonctions des immunoprotéasomes sont dérégulées, même si ces dernières sont présentes en grand nombre dans les cellules cancéreuses. Voilà pourquoi la représentante de l’UdeM se demande si une meilleure connaissance du fonctionnement des immunoprotéasomes pourrait aider à mieux comprendre le développement du cancer.

 

 

 

 Crédit photo: Pascal Dumont