Luciferian Towers par Godspeed You! Black Emperor – 2017
Démarrons avec un des plus gros canons des nouveautés de septembre, le nouvel album du collectif montréalais Godspeed You! Black Emperor (GY!BE). Le groupe signe, avec Luciferian Towers, l’un de ses disques au style le plus mélodique dont l’esthétique n’est pas sans rappeler par moment le psychédélisme du prog des années 70. Les musiciens n’en demeurent pas moins dans la continuité du son post-rock, genre musical où ils sont passés maîtres. Notons d’ailleurs que, pour un groupe connu pour son engagement politique très à gauche et une forte capacité à composer de la musique agressive de rébellion, pondre en 2017, un album inspirant et positif, ne manque pas de panache.
Certainement un des grands crus de cette année, l’album est également facile à apprivoiser même pour ceux qui ne connaissent pas beaucoup le groupe. Comme tous leurs albums, il est instrumental et comporte une trame narrative intéressante à suivre lors des premières écoutes, mais une fois cela fait, il saura accompagner efficacement vos soirées de lecture et de cafés.
Il de Jean-Michel Blais – 2016
Pour ceux qui préfèrent la musique classique et qui cherchent à découvrir autre chose que les Bach, Mozart et Brahms de ce monde, il y a Jean-Michel Blais. Jouissant d’un bouche-à-oreille favorable, notamment grâce à sa signature par le label indie-rock Arts & Crafts, le pianiste nous installe, avec cet album, dans un cocon dont il a un parfait contrôle. Laissant filtrer des bruits de son quotidien dans l’enregistrement et se permettant des envolées lyriques mélodiques comme on en retrouve très peu dans la musique contemporaine, ce disque possède un côté trame sonore de film tant les sons et la manière de jouer sont imagés.
Parfaite initiation à une musique plus nichée, Il est une expérience d’écoute agréable qui, dans un contexte de fin de soirée éclairé d’une lampe de chevet, saura vous bercer et évacuer votre stress à la veille d’un examen.
Her de Will Butler et Owen Pallett – 2013
Évidemment, il s’agit de la bande originale du film du même nom réalisé par Spike Jonze en 2013. Cela dit, le fait que l’album ait été composé spécifiquement pour accompagner des images n’enlève rien à sa grande qualité. En fait, pour demeurer dans le spectre de comparaison que fournit cette chronique, nous pourrions dire que cet album est une sorte de rencontre entre le rock atmosphérique de GY!BE et le romantisme de Jean-Michel Blais. Par moments, complètement mélancolique avec un piano solo émouvant et, par d’autres moments, envoûtant avec des nappes de synthétiseur berçantes. Le disque se laisse écouter même sans avoir vu le magistral long-métrage qui l’accompagne.
Composée par les musiciens Will Butler et Owen Pallett et enregistrée par les membres d’Arcade Fire, la musique de Her est un incontournable pour n’importe qui qui souhaiterait se construire un petit fort confortable où rien ne passe outre sa propre concentration. Un classique instantané.