Culture

Trithérapie musicale : Suggestions d’albums du 8 février

Celestial Joy

Horrid Red – Celestial Joy

Le projet lo-fi Horrid Red incarne le post-punk à un point tel qu’il semble issu tout droit de 1980. Cela fait pourtant à peine trois mois que le groupe germano-américain a offert son premier album. C’est une oeuvre sombre, où s’étalent synthétiseurs, distorsion et boites à rythmes. Chacun des 12 morceaux qu’on y trouve fait écho à Joy Division (1976-1980) – mêmes guitares angulaires, même basse bourdonnante, même voix torturée. «Men and Sand », par exemple, contient toute l’énergie du punk des années 1970, mais avec une complexité émotionnelle qui ne se borne pas à la colère… « Forever is too long » est un hommage à The Cure, où le chanteur Karsten Scholl, en criant dans un porte-voix, accompagne le son des synthétiseurs.

Offert au http://fwymusic.bandcamp.com

vnce.001

Dead Obies – vnce.001

L’obscur beatmaker Vincent Banville, alias Vnce du groupe de rap québécois Dead Obies, nous offre un assortiment de joyaux bruts. Les chansons – en grande partie instrumentales – durent en moyenne une minute cinquante secondes, à l’image du beat tape Donuts du célèbre producteur, Jay Dilla. Cette influence se retrouve aussi dans la musique elle-même: les chansons contiennent des boucles riches en texture sonore, sans être excessivement peaufinées. Les meilleurs morceaux sont rehaussés de talent vocal, tels que « One.time.4.ur.mind» et «Dans l’bus» où l’on retrouve les vétérans des ligues d’insultes verbales, Word Up! Battles, Jamai et Jo RCA. Ce beat tape simple plaira aux initiés du piu piu, ce nouveau genre de rap expérimental qui évolue entre Québec et Montréal.

Offert au http://deadobies. bandcamp.com/album/vnce-001

Feel Me

Evan Voytas – Feel Me

Le quatrième maxi d’Evan Voytas vient de paraître sur Dovecote Records. À grands coups de synthétiseurs, Voytas concocte des sons flamboyants sur des trames dont l’esthétique ressemble à celle des années 1980. Les refrains très accrocheurs, livrés avec un fausset parfois trop nasillard, témoignent de son talent de compositeur. Les cinq morceaux à la mélodie kitsch (la chanson titre, par exemple) rappellent le son des Bee Gees et suggèrent qu’il ne se prend pas trop au sérieux. Le point fort est l’énergétique « Can’t let anybody know who you are », au rythme house syncopé qui se prête bien aux pistes de danse. Écoute recommandée aux adeptes de Empire of the Sun et de Neon Indian.

Écoute gratuite au http://1forthepeople.com/ 2012/01/streaming-evan-voytas-feel-me-ep.html

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