Folk
Les sœurs Boulay – Le poids des confettis
Les sœurs Boulay entrent dans le marché du disque par la grande porte. Après un long travail en studio, elles nous offrent enfin leur premier album, Le poids des confettis. Le travail de réalisation et d’arrangement de Philippe B. est remarquable. Il donne ainsi un nouveau souffle à quatre chansons parues l’an dernier sur l’EP Les sœurs Boulay. L’ajout de cuivres, de piano ou encore d’accordéon permet de varier l’ambiance d’une chanson à l’autre, sans éclipser la pièce maîtresse de l’instrumentation, soit les harmonies vocales de Mélanie et de Stéphanie. Malgré ses arrangements, Le poids des confettis reste un album à forte saveur country. Le duo souligne d’ailleurs de belle façon ses origines rurales sur « T’es pas game ». Les sœurs Boulay expriment leurs sentiments avec des paroles franches. Les expressions typiquement québécoises s’allient sans effort à des tournures plus poétiques pour créer un album empreint de légèreté.
En écoute libre : lessoeursboulay.bandcamp.com
Pop
Forêt – Forêt
Le premier album du duo montréalais Forêt, formé de Joseph Marchand et Émilie Laforest, intrigue et hypnotise. L’album, intitulé tout simplement Forêt, vogue entre la pop vaporeuse et la chill wave, et s’inscrit dans cette tendance, bien à la mode, à créer de la musique envoûtante. La voix d’Émilie Laforest, volontairement peu sonore et enregistrée avec beaucoup d’effets d’écho et de réverbération, crée une sonorité aérienne tout indiquée pour les textes abstraits de la poète Kim Doré. La musique de Joseph Marchand a quelque chose de profondément british. Les accords de guitare arpégés rappelant le bruit d’un train nous transportent lentement, du début à la fin des chansons, sur un fond de longs accords plaqués de claviers. Formant un tout, le trop court album de neuf pièces se terminera sans que vous vous en rendiez compte avec la pièce « L’amour de marbre », qui compte sur la participation de Pierre Lapointe.
En écoute libre : foretmtl.bandcamp.com
Rock
Sanders Bohlke – Ghost Boy
L’auteur-compositeur-interprète américain Sanders Bohlke a attendu sept ans avant de lancer son second album, Ghost Boy. Avec une sonorité résolument indie, ce disque ne fait par contre parti d’aucun style défini, se promenant constamment entre le rock, le soul et le folk. La pièce titre, « Ghost Boy », est la plus accrocheuse de l’album avec ces tapements de mains et sa mélodie entrainante. Des arrangements complexes et vaporeux se mêlent à une guitare quelque peu country, rappelant le Mississippi natal de l’artiste, notamment sur « An Unkindness Of Ravens ». Ce mélange des genres est porté par une voix planante d’un timbre quasi féminin. Frôlant l’expérimental par moment, Sanders Bohlke utilise beaucoup de sons étranges et inattendus qui déstabilisent, d’une façon agréable, l’auditeur. Ghost Boy est un album introspectif, étonnant sur le plan musical.
En écoute libre : sandersbohlke.bandcamp.com