Uncategorized

Travaux au CEPSUM: La résilience des Carabins mise à l’épreuve

Plusieurs étudiant·e·s athlètes des Carabins doivent s’entraîner et concourir pour cette saison ailleurs qu’au Centre d’éducation physique et des sports de l’Université de Montréal (CEPSUM), où des travaux cruciaux de réfection se déroulent.

Au football, les Carabins disputent leurs rencontres à domicile au Complexe sportif Claude-Robillard. Pour le demi défensif et titulaire d’un baccalauréat en communication Julien Le Guéhennec, apprendre que sa dernière année parmi les Carabins se ferait sans retrouver les ambiances du stade du CEPSUM a été un pincement au cœur. «C’est l’endroit où il y a le plus de bruit au Québec», affirme-t-il, en parlant des efforts que met la foule pour perturber la phase offensive des adversaires.

 

« On ne se sent jamais autant Carabins qu’au CEPSUM.»

Les barricades sont bien visibles à cette entrée du stade.

Mélanie Gagné
Nageuse, étudiante en deuxième année
en administration des affaires à HEC Montréal

 

Dorénavant, chaque match de la saison exige de son équipe qu’elle «prenne la route, contrairement à une fois sur deux les années précédentes». Le natif de la commune française de Noisy-Le-Grand déplace aussi son équipement pour chaque rencontre, les Carabins n’ayant pas de vestiaires fixes au Complexe. La nageuse et étudiante en deuxième année en administration des affaires, profil comptabilité, à HEC Montréal Mélanie Gagné, partage le même sentiment. «On ne se sent jamais autant Carabins qu’au CEPSUM», déclare-t-elle.

La réfection cible la piscine du Centre ainsi que le terrain extérieur et s’enchâsse dans un projet global d’infrastructures au CEPSUM, dont l’enveloppe totalise plus de 17 millions de dollars.

 

Improviser

La directrice générale du CEPSUM, Manon Simard, n’a pas hésité à dire que les installations étaient «sous respirateur artificiel». Ce sont les signes de désuétude du bassin d’eau, construit en 1976, qui ont mené aux réflexions d’un chantier d’ampleur au mois d’octobre 2020. «Elles auraient pu fermer n’importe quand, on n’avait plus le choix d’intervenir», avance celle qui a été nageuse des Carabins de 1988 à 1993.

Mélanie Gagné, qui a remarqué les fuites de la toiture et sur les bordures, abonde dans le même sens. «Les travaux étaient dus», soutient-elle.

«Le problème qu’on a essayé de résoudre, c’est comment remettre en état nos infrastructures le plus rapidement possible en minimisant les conséquences sur les utilisateurs», poursuit Mme Simard, qui est la première femme nommée à la direction générale du CEPSUM. Le stade du Centre est l’unique point d’accès pour l’équipement nécessaire aux ouvrages de rénovation de la piscine olympique. Pour faire d’une pierre deux coups, la direction du CEPSUM et celle des immeubles de l’Université de Montréal ont décidé d’inclure dans le projet la réfection du terrain extérieur. Celui-ci, érigé en 1966, avait déjà excédé sa fin de vie utile.

La préparation des plans et devis a été réalisée au début de l’année 2021. La pandémie avait par ailleurs retardé les travaux de 2019 initiés pour la remise en état des murs de la piscine, en raison de la pénurie de briques. Ces travaux, en plus de ceux sur la toiture, devaient prendre fin avant que ne commencent ceux sur le bassin d’eau.

 

Pour l’instant, constater l’impact des travaux à l’intérieur de la piscine est difficile.

 

S’adapter

Les équipes de rugby ont toujours disputé leurs rencontres à domicile au terrain Vincent-d’Indy, à quelques pas du CEPSUM, mais elles doivent maintenant partager l’espace avec les escouades de soccer. Tous les collectifs sur gazon recourent maintenant à ce même terrain pour leurs entraînements.

Les nageurs répartissent quant à eux leur temps entre les piscines du Collège Notre-Dame, à proximité, et du Collège Ahuntsic, situé à une bonne distance du campus.

Mélanie Gagné utilise désormais sa voiture pour aller au Collège Ahuntsic. «La majorité de mes coéquipiers doivent marcher après avoir pris les transports en commun», précise-t-elle. Certain·e·s doivent désormais prévoir jusqu’à une heure de trajet, et tou·te·s appréhendent l’arrivée de l’hiver.

Les équipes ont aussi des plages horaires plus restrictives pour accéder aux installations de remplacement. Toutes les équipes sur gazon réservant le même terrain, chacune d’entre elles se trouve limitée dans le temps pour préparer et quitter les lieux.

L’équipe de natation loue les espaces des deux collèges, et les nageurs n’ont plus la flexibilité pour rattraper une séance manquée. «La piscine au CEPSUM était quasiment ouverte 24 heures sur 24», souligne Mélanie Gagné, qui s’efforce de s’adapter à son nouvel horaire depuis la première semaine de septembre. La sprinteuse de dos remarque surtout que le groupe n’arrive plus à se rassembler autant qu’au CEPSUM, où partager plus de moments entre pairs avant et après les entraînements était possible.

 

CALENDRIER DES TRAVAUX 

La réfection des installations du
CEPSUM s’inscrit dans une série de cinq chantiers de remise en état d’infrastructures. La construction de nouveaux bassins de captation des eaux pluviales en fait partie.

 

D’AVRIL 2022 À SEPTEMBRE 2022

Réfection de la toiture du bâtiment des
installations aquatiques

DE SEPTEMBRE 2022 À JANVIER 2023

Modernisation des installations aquatiques (piscine olympique et bassin de plongeon)

 

DE SEPTEMBRE 2022 À JUIN 2023

Revitalisation du stade extérieur

DE FÉVRIER 2023 À 2024

Construction de bassins de rétention des
eaux pluviales

D’AVRIL 2023 À SEPTEMBRE 2023

Agrandissement et mise à jour de la salle
d’entraînement des Carabins

 

Surmonter

La qualité des entraînements dans les lieux temporaires n’est pas remise en cause. «Tant qu’il y a de l’eau, on peut nager», poursuit Mélanie Gagné. Malgré la déception initiale, Julien Le Guéhennec a su «se recentrer sur le moment présent», et ajoute que l’équipe de football se concentre sur les objectifs de la saison en prenant la situation comme «un autre obstacle à franchir».

Tous deux ont eu l’impression d’avoir été mis «devant le fait accompli» lorsque la fermeture leur a été annoncée à la fin de la précédente saison. «Je sais ce qu’est une fermeture, je l’ai vécue à Brossard pendant que je m’entraînais pour les Jeux olympiques, se remémore Mme Simard. C’est une situation qui demande plus que jamais de se concentrer sur ses objectifs et sa discipline, mais qui peut t’emmener ailleurs comme sportif et comme personne.»

Celle qui a découvert le CEPSUM à l’âge de dix ans pense à l’après-chantier. À défaut d’imprévus, il coïncidera avec le coup d’envoi de la saison de football de septembre 2023, laquelle soulignera le 100e anniversaire de la création des Carabins.

Partager cet article