Culture

« Tout d'un coup, il me semble que c'est exactement le bon moment pour remettre de l'ordre dans ma vie sexuelle et ma liste de priorités. » - Micronouvelle de Juliette Periers-Denis, gagnantes de l'édition 2015. Crédit Photo: Sarah Bouchaïb

Tout dire en 30 mots

Une micronouvelle, c’est un récit qui tient en quelques mots et qui respecte les codes de la nouvelle, c’est-à-dire qu’il est clos par une chute. « C’est une nouvelle de 30 mots ou moins, précise la responsable du concours et étudiante au baccalauréat de littératures de langue française, Emmanuelle Dorion. Il n’y a pas d’autres contraintes, mais l’intérêt est qu’il y a souvent une surprise. L’idée est de couper absolument partout où l’on peut pour arriver à l’os de ce que l’on veut dire. » La forme littéraire a connu selon elle un regain de popularité avec l’essor de modes de communication courts, comme le réseau social Twitter.

Depuis trois ans, une cinquantaine d’étudiants, majoritairement en littérature ou en enseignement de l’UdeM, tentent leur chance. Comme le concours est ouvert à tous, quelques diplômés ainsi que des étudiants de l’UQAM participent également.

Quatre professeurs-juges seront chargés de chacun choisir un coup de cœur. Les quatre auteurs de ces coups de cœur recevront un livre choisi par les professeurs tandis que les gagnants du vote remporteront une carte cadeau d’une librairie. D’après la membre du jury du concours et professeure titulaire au Département des littératures de langue française, Marie-Pascale Huglo, il existe des ingrédients indispensables à une bonne micronouvelle. « Il y a un art de l’évocation, un sens de la formule qui fait qu’en si peu de mots on arrive à raconter quelque chose, à créer une chute et un effet de surprise, souligne-t-elle. Quand je lis une micronouvelle, j’aime être un peu déstabilisée. »

L’originalité, un élément indispensable

Le concours demande une certaine ingéniosité, mais permet aussi aux participants de se faire la main. « Quand on écrit une micronouvelle, tout le défi est d’essayer de donner le plus de sens possible en très peu de mots, en passant souvent par l’implicite, affirme l’étudiant au baccalauréat en littératures de langue française Laurent de Maisonneuve. C’est un exercice très formateur ».

Pour la gagnante du premier prix l’an dernier et étudiante au baccalauréat en littératures de langue française, Juliette Periers-Denis, la difficulté est avant tout de se démarquer. « Je savais qu’il y aurait beaucoup de gens vraiment bons qui participeraient et donc qu’il serait difficile de trouver une idée originale, confie-t-elle en riant. Mais, pour moi, c’est surtout l’occasion de raconter des blagues. »

L’étudiant au baccalauréat en littératures de langue française Olivier-Alexandre Gaudet considère pour sa part que c’est l’inspiration qui prime. « Pour une idée géniale, une idée qui vaut la peine d’être diffusée, c’est une bonne tribune, note-t-il, un bon point de départ. » Le concours se présente ainsi comme un exercice d’adresse, mais aussi comme un tremplin vers le monde littéraire.

Pour voter, il faut se procurer un recueil des micronouvelles soumises au café étudiant le Soulier de satin du pavillon Lionel-Groulx (salle C-8019) ou au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (salle C-8141). Dans le recueil, les votants trouveront un bulletin à déposer dans l’urne prévue à cet effet dans le couloir menant au Soulier de satin. Les votes seront dépouillés le 18 mars à la librairie Raffin.

Partager cet article