Toujours mobilisés

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Par Corentin Mançois
vendredi 14 novembre 2014
Toujours mobilisés
Quelques centaines d’étudiants de l’UdeM ont participé à une journée de manifestation le 31 octobre dernier.
Crédit photo : Isabelle Bergeron
Quelques centaines d’étudiants de l’UdeM ont participé à une journée de manifestation le 31 octobre dernier.
Crédit photo : Isabelle Bergeron
À la suite des coupes budgétaires, la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) s’est entendue avec la direction de l’Université pour conserver des enveloppes budgétaires destinées aux auxiliaires d’enseignement et aux bourses de soutien, totalisant 17 millions de dollars. Toutefois, la mobilisation sur le campus se poursuit contre la réduction des dépenses gouvernementales.

«Le feu d’artifice de la mobilisation ne demande qu’à être allumé, il faut pour cela une cohésion entre les groupes», croit l’étudiant en philosophie et politique Nicolas Pilon. Un comité nommé Printemps 2015 s’est donc formé à l’UdeM et a organisé deux réunions de mobilisation durant lesquelles les membres procèdent à un état des lieux des impacts de l’austérité sur les nombreux départements de l’Université. Étudiants, chargés de cours et représentants syndicaux œuvrent ensuite à l’organisation des futures actions de mobilisation sur le campus.

Le mouvement Printemps 2015 n’est pas uniquement représenté à l’UdeM, mais un peu partout au Québec. Il vise l’organisation commune des luttes pour les droits collectifs et environnementaux. «C’est un réveil citoyen contre les mesures d’austérité et la privatisation de nos services publics, indique l’étudiant en droit Julien Thibault. C’est la première des luttes parmi tant d’autres contre le gouvernement libéral.»

Le conseil central de la FAÉCUM a, de son côté, décidé de suspendre son plan d’action à la suite de l’entente conclue avec la direction au sujet des enveloppes de bourses de soutien et des auxiliaires d’enseignement. «On continue à faire le suivi pour que M. Breton respecte son engagement et on surveille les impacts de ce que certains qualifient d’austérité, affirme le secrétaire général de la Fédération, Vincent Fournier Gosselin. Nous avons toujours notre plan de mobilisation contre les compressions en éducation.» La FAÉCUM prendra d’ailleurs part à la manifestation Refusons l’austérité qui aura lieu le 29 novembre prochain à Montréal.

Des raisons pour s’impliquer

Même si les mesures budgétaires ne touchent pas toujours le milieu de l’éducation, certains étudiants de l’UdeM croient qu’il est tout de même important de se mobiliser. «Je me mobilise pour lutter contre des mesures inégales qui enrichissent toujours les mêmes personnes et appauvrissent toujours les mêmes, clame le représentant aux affaires externes de l’Association étudiante d’histoire de l’UdeM, Jean-Christophe Racette. Avec les mesures d’austérité actuelles, ça donne davantage d’énergie pour lutter contre tout cela.»

Des associations étudiantes sont aussi très impliquées dans ce mouvement de contestation. À l’Association générale des étudiants et étudiantes en psychologie de l’UdeM (AGÉÉPUM), les membres de l’exécutif sont opposés aux mesures de compressions budgétaires annoncées. «L’austérité est une cause qui me tient réellement à cœur, pour laquelle je suis prêt à me battre», explique le trésorier de l’Association, Nascan Gill.

D’autres étudiants, déçus par les résultats du Printemps érable, pensent toutefois que la mobilisation ne mènera pas à des gains concrets. «Je me suis mobilisé pour le Printemps érable, mais j’ai été désillusionné. On avait une bonne visibilité, mais les frais de scolarité ont quand même été augmentés , rappelle l’étudiant en enseignement au secondaire Jérôme Boissy. Aujourd’hui, il faudrait autre chose qu’un gouvernement libéral au pouvoir pour que je me mobilise. L’avis de la population, il n’en a rien à faire, à part un an avant les élections.»

Bien que certains remettent en question la pertinence de la mobilisation, les étudiants impliqués y voient une source d’enrichissement. «C’est un milieu qui permet d’avoir beaucoup de discussions, décrit l’étudiant en psychologie Félix Larochelle-Brunet. Cela permet de se forger des opinions plus réfléchies par rapport à beaucoup de thèmes, allant du féminisme au social. Tu peux parler de philosophie comme de marxisme avec une personne que tu viens tout juste de rencontrer.» Une journée d’action nationale est prévue le 29 novembre prochain.

VOX POP

Qu’est-ce qui fait que tu te mobilises ou non ?

Gabriel Rizzoli

Gabriel Rizzoli

Psychologie

«Actuellement, je ne me mobilise pas. Il n’y a pas de cause qui me tienne particulièrement à cœur en ce moment, je ne suis pas au courant de tout ce qui se passe non plus.»

Marie-Claude Beaulieu

Marie-Claude Beaulieu

Médecine

«Je suis vraiment occupée et je n’ai pas beaucoup de temps pour me mobiliser. J’ai essayé d’aller à la première assemblée générale pour savoir ce qui se passait dans notre association, mais je n’ai pas vraiment été impliquée dans autre chose. Je me mobiliserais pour la santé s’il le fallait puisque c’est ce qui me touche le plus. Je le ferais également pour défendre les étudiants, je trouve ça important de prendre ma place quand il y a un mouvement de masse.»

Alexandre Riel

Alexandre Riel

Philosophie

«La mobilisation de mon côté se concentre particulièrement contre le gouvernement libéral. L’exemple qu’il donne à la population et les mesures qu’il veut imposer aux universités toucheront particulièrement les chargés de cours et j’en deviendrai éventuellement un.»

Julie Leblanc

Julie Leblanc

Psychologie

«Je ne me mobilise pas particulièrement, mais là par exemple, j’ai voté pour l’accréditation de l’AGÉÉPUM. Je me mobiliserais éventuellement pour défendre les droits de scolarité.»