Proposée en formule cinq à sept, la pièce d’une cinquantaine de minutes est présentée dans les coulisses du théâtre Duceppe, dans un cadre intimiste. Ainsi, au sens propre comme au sens figuré, le théâtre s’ouvre et fait voir certains des enjeux qui traversent sa production.
Tony, le personnage central du texte de Maxime Brillon, est un employé de l’ombre de chez Duceppe, travaillant à la billetterie depuis une quinzaine d’années. Pendant une journée, il accueille Jazz, un apprenti guichetier qu’il doit former tandis qu’une crise éclate au travail.
Le groupe qui devait présenter un spectacle au théâtre le soir même a en effet été refoulé à la frontière. Annulation ? Report ? Remboursement ? Bien que l’entreprise « Tickerfaster » ait vendu les tickets d’entrée, ce seront Tony et Jazz qui devront rassurer la clientèle : un spectacle aura bien lieu, même si ce n’est pas celui qu’elle s’attendait à voir.
Tenir à bout de bras les opérations
Une réflexion sur les géants de la billetterie et leurs pratiques contestables se trouve donc au cœur de la pièce, mais il y a surtout Tony, personnage plus grand que nature, interprété, pour lui rendre justice, par trois comédien·ne·s. Fabiola Nyrva Aladin, Justin Laramée et Joanie Martel se partagent ainsi le rôle et donnent la réplique à Dominick Rustam, qui donne vie à Jazz.
M. Brillon assure avoir connu une dizaine de Tony durant ses années de travail en billetterie. Or, ce personnage peut tout aussi bien évoluer dans d’autres milieux de travail.
Tony est cette personne chaleureuse, avec plus d’un tour dans son sac, vieux routier d’un métier où il voit passer en un éclair des jeunes qui lui demandent s’il fait autre chose de sa vie. Il est la personne qui sait s’amuser et rendre une job agréable, tout en faisant preuve de toute l’efficacité du monde quand un problème surgit.
La pièce Tony vend des billets, présentée jusqu’au 7 avril, est une production du Collectif Tôle et a été conçue après un appel de projet lancé par le théâtre Duceppe aux compagnies émergentes.