Talents cachés de l’Igloofest

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Par Fanny Texier
mardi 15 janvier 2013
Talents cachés de l'Igloofest
VJ Hugues Clément Photo: Pascal Dumont
VJ Hugues Clément Photo: Pascal Dumont

Esteban Lara, alias DJ Van Did, et le VJ Hugues Clément, tous deux étudiants en musique à l’UdeM, tenteront de réchauffer le public du quai Jacques-Cartier lors de l’édition 2013 de l’Igloofest .

 

« C’est la première fois que je vais jouer dans un contexte aussi froid, anticipe Esteban. Il ne me reste qu’à réchauffer le monde. » Un baptême pour le jeune DJ qui commence à se faire connaître sur la scène montréalaise des producteurs de musique électronique .

 Après avoir grandi au Mexique, et ne s’intéressant à la musique qu’assez tard, il commence en 2010 une majeure en musiques numériques à l’UdeM. Actuellement en deuxième année de baccalauréat en composition électroacoustique, il continue à réinventer ses morceaux. « La faculté de musique a beaucoup influencé mon style, explique le jeune producteur. J’enregistre moi même des sons, des objets sonores que je combine avec du dance. »

Entre les cours de musique électronique qu’il donne au Service des ateliers culturels (SAC) de l’UdeM, les cours qu’il suit, les soirées qu’il anime et son propre label Grrreat Recordings à alimenter, le jeune DJ parvient tout de même à s’en sortir. « Je travaille très dur, souligne-t-il. Mais, c’est un bon début pour moi. »

À l’été 2011, il gagne le prix audio de la bourse Euterke organisée par la Société des Arts Technologiques (SAT), qui lui offrira la possibilité de jouer au Piknik Electronik. «C’est aussi comme ça que j’ai été invité à représenter le Canada à Nottingham en Angleterre, au festival WEYA [World Event Young Artist] », relate-t-il. Le Conseil des Arts et des Lettres lui offre une bourse qui lui permettra de financer ce voyage et de faire sa première tournée européenne. « Quelques semaines avant Nottingham, j’ai été jouer à Marseille, en France, ajoute Esteban. C’est là que le label Inlab m’a signé. »

Prévu pour une performance d’une heure le 17 janvier à l’Igloo Virgin Mobile, DJ Van Did ne se préoccupe pas trop de ce qu’il va jouer. « J’ai un enregistrement de quatre heures de ma propre musique, poursuit-ilJe passerai les morceaux qui m’inspireront le moment venu. Je suis content de jouer sur la plus petite des deux scènes. C’est plus intime. J’ai vraiment hâte d’y être. »

Esteban Lara, alias DJ Van Did Photo: Pascal Dumont

 

Stimulation visuelle

Hugues Clément est un autre artiste de l’univers électro émergent. Le VJ répond présent à l’Igloofest pour une deuxième année consécutive. Arrivé presque au terme de son baccalauréat en composition électroacoustique à l’UdeM, il compose de la musique, mais maîtrise également la vidéo .

 À 12 ans, on lui offre une caméra vidéo. Ne jouant pas d’instrument, son outil à lui, c’est l’ordinateur. « Les guitares et les pianos ne m’ont jamais intéressé, raconte-t-ilJ’ai toujours voulu manipuler des sons modernes. » Si son programme à l’UdeM lui a permis de perfectionner son approche et de trouver son identité sonore et visuelle, Hugues Clément pense surtout que rien n’est dû au hasard. « En tant que jeune artiste, il faut être autonome, explique-t-il. Avant de commencer l’université en 2009, je faisais de la musique de mon côté. Depuis, j’ai poussé les recherches pour me faire un réseau. »

En 2011, au même titre qu’Esteban, il remporte la bourse Euterke, mais pour le prix vidéo. Sa première expérience en tant que VJ est lors de l’Igloofest 2012. « C’était vraiment cool, s’enthousiasme-t-il. Cette expérience m’a permis d’en apprendre plus sur le monde du VJing. » Sa rencontre avec Corine Crane, chorégraphe en danse contemporaine, a influencé son style musical et audiovisuel.

« Je m’inspire beaucoup de l’art visuel, de la danse contemporaine et de la musique pour mes vidéos, précise le VJ. Je travaille avec de courtes séquences, de quinze secondes souvent. Mes images sont assez vivantes. » Au contrôle de l’écran de la scène Sapporo le 25 janvier et le 7 février prochains, le jeune homme travaille déjà sur un thème qui lui tient à coeur : la dichotomie. « Cette année, j’ai créé toutes mes images d’une façon bien précise, de telle sorte que le public perçoive deux réalités, avertit l’artiste. Les vidéos que je passerai vont dépendre des DJ. J’improviserai en fonction du son. »