Survol des revues culturelles

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Par Samuel Mercier
mercredi 10 novembre 2010
Survol des revues culturelles

Le Québec produit beaucoup de revues culturelles. Peut-être même trop, disent certains. Quartier Libre a testé pour vous quelques-unes d’entre elles.

L’INCONVÉNIENT

• Subventionnée par le Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts du Canada et Conseil des arts de Montréal.

Vous n’aimez pas le design ? Vous aimez quand vos revues sont aussi laides qu’ennuyantes ? L’Inconvénient est là pour vous! Avec sa pensée d’arrière-garde et clique de critiques qui sentent le vieux, L’Inconvénient rivalise avec vos pires cauchemars universitaires.

OVNI

• Non subventionnée.

Pas de nouvelles de la revue OVNI depuis un moment alors que le quatrième numéro commence à se faire vieux. Les responsables avouent vouloir la publier en format Web. Pour l’instant, on ne peut que déplorer la disparition d’un magazine culturel aussi intéressant. Le premier numéro était franchement laid et, il faut le dire, pas super. Mais les gens d’OVNI ont fini par trouver le rythme, avec un ton tout à fait juste (pas trop chiant sans être con, la rigueur décontractée, quoi). Il est toujours plaisant de voir mêlés chroniques et articles sur l’art, le cinéma, la littérature… OVNI «téléphone maison ».

URBANIA

• Subventionnée par le Fonds du Canada pour les périodiques.

Certaines mauvaises langues se plaisent à critiquer Urbania: «On dirait qu’ils ont remplacé la réflexion par du graphisme», de dire certains. «Je ne savais pas qu’il y avait des articles dans Urbania», de répondre d’autres. Peu importe les mauvaises langues, ça décore vachement bien une salle de bain.

BISCUIT CHINOIS

• Subventionnée par le Conseil des arts du Canada.

Pour les amateurs de nouvelles littéraires, Biscuit Chinois se veut avant tout une revue de littérature pop. À se fier au site Internet qui semble prisonnier pour toujours de 2009, on est en droit de se demander si la réponse populaire a fini par se manifester. Néanmoins, la revue présente un intérêt certain en proposant un style jeune et rafraîchissant. Bien sûr, on pourrait reprocher à Biscuit Chinois d’être un magazine d’amateurs et d’avoir une ligne éditoriale un peu creuse (à preuve, l’auteur de ces lignes y a même publié un texte il y a quelques années). Dans le domaine déjà saturé des revues de nouvelles littéraires (sérieusement, qui lit ça à part les journalistes de Quartier Libre ?), Biscuit Chinois a tout de même l’avantage de se distinguer de ses compétiteurs par son ton résolument ludique.

MATRIX

• Subventionnée par le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada, le Fonds du Canada pour les périodiques, le Conseil des arts de Montréal et la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia.

Puisqu’il faut bien faire un bond du côté anglophone, la revue Matrix est sans doute une des incontournables du paysage montréalais. Alors que plusieurs périodiques culturels canadiensanglais sont domiciliés à Toronto, Matrix opère depuis 35 ans à Montréal. On y publie des nouvelles littéraires, des poèmes, des articles généralistes sur les arts et la culture, de la BD, etc. On ne peut pas le nier, il y a des perles dans Matrix. Par contre, le côté institutionnel et le bassin restreint d’écrivains anglo-montréalais donnent parfois l’impression que la revue parle toute seule dans son coin.

LE BATHYSCAPHE

• Non subventionnée.

Sympathique revue publiée «presque aux quatre mois (sic)», Le Bathyscaphe mérite certainement un coup d’oeil. Le numéro 6 vient d’ailleurs de paraître le 3 novembre dernier. Objet étrange, Le Bathyscaphe est imprimé en format absolument peu pratique (un genre de gros journal) qui ne se plie pas bien et qui se transporte mal dans le métro. N’empêche, le côté ludique de ce magazine consacré à la culture et à la réflexion en général attire l’attention. Parfois, on espérerait plus de rigueur dans le choix des articles dont la qualité est souvent inégale. Le Bathyscaphe n’en demeure pas moins une revue digne d’intérêt pour tous les explorateurs des profondeurs culturelles.