Sur un terrain glissant

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Par Alice Mariette
lundi 2 février 2015
Sur un terrain glissant
Au sens de la loi, quelqu’un qui tombe sur les trottoirs glacés pourrait avoir une part de responsabilité si ses chaussures ne sont pas adaptées aux conditions climatiques, par exemple.
Au sens de la loi, quelqu’un qui tombe sur les trottoirs glacés pourrait avoir une part de responsabilité si ses chaussures ne sont pas adaptées aux conditions climatiques, par exemple.
L’hiver transforme certaines voies piétonnières du campus en véritables patinoires. L’Université est construite sur une montagne, ce qui contraint la Direction des immeubles et la Ville de Montréal à redoubler d’efforts tout au long de la période hivernale afin de dégager ses chemins. Malgré tout, certains d’entre eux restent parfois glissants et dangereux. Quartier Libre a arpenté les chemins du campus pour dresser une cartographie des passages les plus glacés.
« Nos équipes s’occupent de cette situation sur une base quotidienne. Par contre, la rue Jean-Brillant, par exemple, est sous la responsabilité de la Ville de Montréal, ça ne fait pas partie des chemins appartenant à l’Université. »
Mathieu Filion Porte-parole de l’UdeM

« Je suis brutalement tombée en allant au campus sur la rue Jean-Brillant au coin de la rue Decelles , raconte l’étudiante au diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.E.S) en arts, création et technologies Pascale Harfouche. Je me suis fait une entorse à la main. » Ces derniers temps, ce passage est effectivement l’un des plus glissants de l’UdeM. De nombreux étudiants tombent ou risquent de se blesser avant d’arriver à leur cours.

« Je dois faire un grand détour qui me fait perdre du temps pour arriver à l’Université », affirme l’étudiante au certificat en gestion de l’information numérique Stéphanie Thibault. Cette dernière a même sérieusement proposé aux étudiants de se cotiser afin d’acheter du sel et de le répandre sur cette partie très dangereuse du chemin.

Au moment de la réalisation de notre cartographie, d’autres chemins se sont révélés périlleux sur le campus. Bien que les voies de l’UdeM soient déneigées chaque jour, certaines restent tout de même glissantes. C’est le cas du chemin des Résidences et celui de l’Est, dont certaines parties restent verglacées, comme les sentiers à l’arrière du pavillon Roger-Gaudry et devant celui de la Direction des immeubles. Pour éviter les accidents, beaucoup de sentiers de ce type sont fermés au public pendant la période hivernale, ceux-ci ne sont donc pas en couleur sur la carte.

L’UdeM ou la Ville ?

« Nos équipes s’occupent de cette situation sur une base quotidienne, affirme le porte-parole de l’UdeM Mathieu Filion. Les sept kilomètres de route et les dix de voies piétonnières sont ainsi le souci permanent des équipes d’entretien extérieur. Par contre, la rue Jean-Brillant, par exemple, est sous la responsabilité de la Ville de Montréal, ça ne fait pas partie des chemins appartenant à l’Université. »

De son côté, la Ville assure faire le maximum pour déneiger et saler ou mettre des graviers sur les trottoirs qui sillonnent le campus. « Évidemment, il y a des rues prioritaires pour le déneigement, mais aucune n’est oubliée par la Ville », assure la chargée de communication de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Caroline Langis. Selon elle, la situation critique de la rue Jean-Brillant s’explique notamment par les importants écarts de température ressentis au mois de janvier, mettant les services de déneigement dans une situation particulièrement complexe.

Un phénomène naturel

Malgré le travail de l’arrondissement, le sol redevient glissant lors de chute de neige et de baisse de température. Ce phénomène naturel ne peut être empêché et les endroits très fréquentés sont surexposés au risque de gel. « La neige est un mélange de cristaux qui sont condensés par le piétinement », explique le professeur de géologie spécialiste de la problématique environnementale Michel A. Bouchard.

D’autres phénomènes expliquent le gel systématique de certains endroits, comme la présence de sources de chaleur. « Dans les milieux urbains, ce sont très souvent les tuyauteries et les égouts qui font fondre la neige par sa partie inférieure, commente M. Bouchard. S’il s’agit d’une pente, l’eau coulera pour geler à nouveau une fois en bas. » Résultat : on constate fréquemment une accumulation de glace à la base des talus.