Sur un air de tango

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Par Pascaline David
lundi 1 février 2016
Sur un air de tango
« Nous avons croisé un immense groupe de lamas sauvages parmi lesquels nous nous sommes invités, dans les montagnes, sur la route vers Salinas Grandes, l'un des plus impressionnants déserts de sel de l'Amérique du Sud », se souvient Marianne Legault-Deschamps. Crédit: Courtoisie Marianne Legault-Deschamps
« Nous avons croisé un immense groupe de lamas sauvages parmi lesquels nous nous sommes invités, dans les montagnes, sur la route vers Salinas Grandes, l'un des plus impressionnants déserts de sel de l'Amérique du Sud », se souvient Marianne Legault-Deschamps. Crédit: Courtoisie Marianne Legault-Deschamps
Quartier Libre fait voyager ses lecteurs aux quatre coins de la planète dans une série d’articles qui leur permet de découvrir les universités d’ailleurs. Ce numéro-ci : l’Argentine. Pays de l’Amérique latine le plus convoité des étudiants nord-américains, l’Argentine charme les voyageurs en quête de dépaysement et offre un cadre d’études renommé, malgré certaines inégalités.

« La relation avec les Argentins dans mes cours s’est très vite établie, grâce à plusieurs projets d’équipe, explique l’étudiante au baccalauréat en design d’intérieur Marine Caumes. Les élèves ne m’ont pas jugée malgré la barrière de la langue, ils m’ont soutenue dans mon apprentissage et m’aidaient lors des présentations orales ». En échange à l’Université de Belgrano à Buenos Aires durant la session d’automne, Marine a apprécié l’ouverture de ses camarades, désireux de la connaître, elle, et la culture canadienne. Toutefois, selon elle, la relation amicale ne se prolonge pas en dehors des cours.

Pour la professeure au Département de science politique de l’UdeM Graciela Ducatenzeiler, dont les recherches et l’enseignement portent principalement sur l’Amérique latine, il existe d’importantes disparités dans la qualité des universités en Argentine. « Mais l’UdeM a des ententes avec de bonnes universités, très appréciées par nos étudiants, nuance-t-elle. L’Argentine est le pays de l’Amérique latine le plus convoité pour les échanges étudiants. »

L’étudiante au baccalauréat en études internationales Marianne Legault-Deschamps a séjourné en Argentine durant l’été 2014, dans le cadre du programme « Campus Argentine », organisé par l’UdeM en collaboration avec l’Université de Belgrano. Ce programme offre deux volets d’études, un cours d’espagnol et un cours de politique comparée concernant les enjeux argentins actuels. « Je n’ai participé qu’au second volet dont les exposés magistraux étaient réalisés par des professeurs argentins de renom, précise-t-elle. Ces séances furent très enrichissantes, d’autant plus qu’elles se déroulaient en anglais, français et espagnol. »

Selon Marine, le système de notation diffère de celui du Québec. « Lors des examens préliminaires, on nous attribuait trois niveaux possibles selon le contenu de nos projets, souligne-t-elle. Le nivel menos ou niveau moins, le nivel ou niveau et le nivel más, soit le niveau plus ». Les examens finaux sont quant à eux notés sur dix points, la note de quatre étant le minimum pour réussir un cours.

Marine a apprécié le rapport simple avec les professeurs, très ouverts aux questions et aux projets des étudiants. « L’ambiance, en général, était très décontractée, nous pouvions parler d’un sujet sans aucun rapport avec le cours », se souvient-elle.

Marianne pointe pour sa part la richesse culturelle qu’offre l’Argentine. « La nourriture est goûteuse et très abordable, tout comme le vin, se réjouit-elle. Les vignobles du Nord sont d’ailleurs d’une beauté à couper le souffle. » Nul doute que le Québec et l’Argentine partagent des origines latines qui influencent le mode de vie de leur population, d’après l’étudiante. « Le goût de vivre et l’amour de la gastronomie teintent le rythme de la ville, résume-t-elle. La vie nocturne est aussi diversifiée et importante qu’à Montréal. »

Pour Mme Ducatenzeiler, le récent virage d’un gouvernement populiste de gauche à un gouvernement de centre droit républicain le 22 novembre 2015 pourrait profiter aux universités. « Le gouvernement passé de Cristina Fernández de Kirchner a laissé un pays en faillite avec une économie en récession, l’augmentation de la corruption, du narcotrafic, de l’insécurité, en bref, une détérioration des institutions et un affaiblissement de l’État converti en butin des militants, amis et familiers du parti au pouvoir : un héritage pas très reluisant », illustre-t-elle. Dans cette conjoncture, les universités ne peuvent pas s’attendre à une augmentation de leur financement, d’après la professeure.

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