Sur fond de commémoration

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Par Alice Mariette
vendredi 28 novembre 2014
Sur fond de commémoration
Au Canada, depuis les trente dernières années, plus de 1 200 femmes autochtones ont été assassinées ou sont portées disparues.
Crédit photo : Isabelle Bergeron
Au Canada, depuis les trente dernières années, plus de 1 200 femmes autochtones ont été assassinées ou sont portées disparues.
Crédit photo : Isabelle Bergeron
Une journée de réflexion nommée 25 ans après Polytechnique : Contrer l’effacement, créer sa place ! se tiendra le 28 novembre à l’UdeM. Professeures et étudiantes ont coorganisé cet événement avec la Fédération des femmes du Québec (FFQ), l’Institut Simone de Beauvoir de Concordia et l’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM.

« On a essayé de rassembler différents groupes pour les mélanger et ouvrir des horizons, mais surtout amener une réflexion poussée sur plein de questions liées au féminisme », affirme la candidate au doctorat en communication à l’UdeM et chargée de cours en cinéma, Joëlle Rouleau, qui animera un atelier le 28 novembre.

La journée débutera par une commémoration des victimes de Polytechnique, tragédie qui a inspiré ce colloque. Par la suite, étudiantes, professeures et militantes féministes issues de différents milieux prendront la parole. Au programme : un panel suivi d’ateliers et de micros ouverts où une grande place sera donnée aux discussions avec le public. « On veut vraiment toucher plein de monde afin de ­pousser la réflexion », explique la candidate à la maîtrise en sciences de la communication à l’UdeM, Alexandra Pelletier, participante au micro ouvert de la fin de journée.

Lieu voisin du drame, l’UdeM n’a pourtant pas de structures institutionnelles féministes. « Il est vrai que l’UdeM n’est pas développée autant qu’ailleurs au Québec par rapport aux organisations féministes, confirmela présidente de la FFQ, Alexa Conradi. Mais il est important de montrer que c’est tout de même un lieu où des femmes cherchent à s’organiser. »

Les présentations s’éloigneront du modèle académique et deviendront des moments d’échanges autour des questions du rôle de l’État, de l’effacement face au sexisme et la violence, de la notion de genre, ainsi que sur l’avenir du féminisme dans la société.

Un mouvement en regain

Coorganisé par des étudiantes de l’UdeM, l’événement montre que le combat est intergénérationnel. Toutes les intervenantes ont commencé leur engagement féministe après le drame de Polytechnique. « Cet événement va donner la parole à la jeune génération dans le souci d’établir le dialogue et de montrer qu’il y a énormément d’initiatives », précise ­l’étudiante à la maîtrise en philosophie Marie-Ève Jalbert qui participe à l’organisation.

Cette journée veut aussi contrer l’idée selon laquelle le féminisme est en déclinau Québec. « Il y a aujourd’hui un vrai mouvement vibrant et très vivant, soutient Alexa Conradi. On observe des combats sous de multiples formes, comme celui des femmes autochtones au Canada ou la lutte pour donner la parole aux femmes dans les sphères publiques. »

Une action en transformation constante selon les organisatrices. « Je trouve qu’il y a une grande vague de sensibilisation, affirme Alexandra Pelletier. Aujourd’hui, les féministes au Québec n’ont plus peur de s’exprimer, malgré les conséquences que cela peut avoir. »

Malgré des avancées significatives, le chemin pour mener à l’égalité, la reconnaissance ou la parité est encore long à parcourir. « Les femmes ont beaucoup fait pour essayer de prendre leur place ou de la créer, mais il reste encore de nombreuses choses à accomplir, maintient la présidente de la FFQ. La révolution féministe n’est pas terminée. » Cette journée d’étude est l’initiative du Réseau québécois en études féministes (RéQEF).

25 ans après Polytechnique : Contrer l’effacement, créer sa place !
3200, rue Jean-Brillant – salle B-2245
28 novembre 2014 | Gratuit