Stages sous pandémie : quelle stratégie pour les universités ?

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Par Esther Thommeret
mardi 6 avril 2021
Stages sous pandémie : quelle stratégie pour les universités ?
Selon le coordonnateur des stages du Département de science politique de l’UdeM, Aureano Guillermo, le télétravail semble démotiver les étudiants. Crédit : Glenn Carstens-Peters via Unsplash.
Selon le coordonnateur des stages du Département de science politique de l’UdeM, Aureano Guillermo, le télétravail semble démotiver les étudiants. Crédit : Glenn Carstens-Peters via Unsplash.

Les services de gestion de stages des universités s’adaptent à la pandémie. Certains d’entre eux notent une légère baisse de motivation de la part des étudiants, d’autres y voient des possibilités de se réinventer.

« L’offre de stage n’a pas diminué de manière significative, affirme le coordonnateur des stages du Département de science politique de l’UdeM, Aureano Guillermo. Depuis le début de la pandémie, ce qui a surtout changé pour les deux programmes*, c’est l’intérêt des étudiants. Il y a, à l’évidence, beaucoup moins de candidatures et beaucoup de stages qui suscitent moins l’intérêt. » D’après lui, le télétravail semble démotiver les étudiants, notamment lorsque le stage est facultatif.

M. Guillermo remarque également une diminution des stages à l’international. « Il y en a toujours, mais ce sont surtout les étudiants déjà à l’étranger qui effectuent des stages chez eux », précise-t-il.

« Les étudiants sont très motivés », affirme de son côté le directeur du Service de gestion de carrière de HEC Montréal, Philippe Mailhot. Le nombre de candidatures n’aurait pas diminué, selon lui, mais il constate cependant une légère baisse du nombre de stagiaires depuis le mois de mars 2020.

Vers de nouveaux horizons

Pour s’adapter à la pandémie, le Service de gestion de carrière de HEC Montréal a décidé de se réinventer. « Qui dit crise dit opportunité, affirme M. Mailhot. À distance, ça ouvre beaucoup plus de possibilités pour les étudiants de faire des stages dans des entreprises européennes, sans avoir à se déplacer. »

D’après lui, la situation actuelle permet maintenant aux étudiants qui n’ont pas les moyens d’assumer un déplacement à l’étranger, comme les coûts de transport et de logement, de réaliser un stage à l’international. « C’est très stimulant pour quelqu’un qui étudie dans le commerce de la mode, par exemple, car il peut travailler pour une entreprise basée à Milan, illustre-t-il. Une autre personne qui étudie en finance peut travailler pour une banque de Zurich ou de Londres. »

HEC met l’accent sur l’apprentissage expérientiel

« D’après notre dernier sondage, 48 % des étudiants qui ont fait un stage l’an passé se sont trouvé un emploi grâce à celui-ci, se réjouit M. Mailhot. Le stage est de plus en plus considéré comme un essai probant pour un candidat. »

HEC Montréal a récemment adopté un nouveau plan stratégique visant à mettre l’accent sur l’apprentissage expérientiel. « On met des tactiques en place, comme un salon du stage exprès pour les entreprises qui cherchent des stagiaires, ajoute le directeur du Service de gestion de carrière. On essaye aussi de ratisser plus large que notre terrain de jeu traditionnel. On parle de Toronto, Ottawa, ailleurs au Canada pour faire les stages à distance. »

L’École a aussi adapté ses méthodes de recrutement. « Avant, les recruteurs venaient en présentiel, poursuit M. Mailhot. Maintenant, tout est à distance, donc beaucoup d’entreprises font leurs propres évènements de réseautage. » Le nouveau rôle du Service de gestion de stage de HEC est maintenant de communiquer la tenue de ces évènements aux étudiants.

*Les programmes en science politique et études internationales de l’UdeM.