Sursaturé et cruellement ébranlé par la pandémie de la COVID-19, le système de santé québécois connait des ratés particulièrement en raison du manque d’accessibilité aux soins. Une problématique qui est exacerbée pour les patient·e·s ayant des besoins spéciaux, selon l’étudiante de deuxième année en médecine et fondatrice du MIBSS, Maya Mikutra-Cencora.
Lors des deux premières années du programme de médecine, la Faculté de médecine recrute des patient·e·spartenaires sur une base volontaire pour répondre à des questionnaires et participer à des examens physiques pratiques administrés par les étudiant·e·s, explique Maya. Lorsque, en 2022, elle a constaté un manque de diversité des patient·e·s dans ces formations pratiques, elle a décidé de créer le MIBSS pour préparer la communauté estudiantine à intervenir dans leur pratique future auprès de patient·e·s qui répondent à des besoins spéciaux. Depuis sa création, l’organisme propose ainsi aux étudiant·e·s de l’UdeM des formations offertes par des professionnel·le·s de la santé, mais aussi par des personnes ayant elles-mêmes des besoins spéciaux.
Au-delà du diagnostic
Le MIBSS offre un stage d’été en juillet et en août prochains, ouvert aux étudiant·e·s de l’UdeM, de l’Université McGill, de l’Université de Sherbrooke et de l’Université Laval qui ont terminé une année de leur programme d’études. Il comprend deux semaines en milieu communautaire et une semaine en milieu clinique, au cours desquelles les personnes inscrites pourront par exemple côtoyer des personnes neurodivergentes, présentant un handicap physique, visuel ou auditif.
Maya considère comme essentiel de ne pas limiter le stage au cadre clinique, mais également de l’étendre à des activités qui permettent de voir les personnes ayant des besoins spéciaux «au-delà de l’étiquette de leur diagnostic». Les milieux communautaires occupent donc une place cruciale dans le stage, selon l’étudiante, qui fait elle-même beaucoup de bénévolat dans ces milieux depuis son adolescence. Elle remarque, au cours de ses expériences, que plusieurs personnes éprouvent un certain malaise lors de leurs premières interactions avec des patient·e·s qui ont des besoins spéciaux. L’objectif, pour elle, est de normaliser ces interactions avec le temps. La dernière semaine du stage en milieu clinique a pour but de mettre en application les apprentissages.
Inscriptions
Les étudiant·e·s peuvent d’inscrire dès maintenant, et ce, jusqu’au 4 avril, en remplissant le formulaire en ligne du MIBSS. Les stages sont offerts en partenariat avec des organismes comme Regroupement pour la trisomie 21, Autisme Montréal et le Centre intégré du réseau en neurodéveloppement de l’enfant (CIRENE). Les candidat·e·s peuvent indiquer leurs préférences pour les organismes communautaires et cliniques. Chacun d’eux, au sein duquel sera effectué le stage, délivrera une formation sur la façon d’interagir avec les personnes qui répondent à des besoins spéciaux.
Pour de plus amples renseignements sur le MIBSS : Quartier Libre a reçu Maya Mikutra-Cencora en entrevue dans le cadre de son émission sur les ondes de CISM le 17 février dernier L’étudiante s’est notamment penchée sur l’importance de donner de la visibilité à l’enjeu des soins adaptés pour les personnes ayant des besoins spéciaux.