Sous le signe du rassemblement

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Par Claude Renaud-Paquette
mercredi 7 septembre 2016
Sous le signe du rassemblement
Le jeudi 1er septembre, sur la Place de la Laurentienne, le salon Uatik proposait un pow-wow durant lequel des membres de la nation Ashinabe ont fait une démonstration de danses traditionnelles. Crédits : Mathieu Gauvin
Le jeudi 1er septembre, sur la Place de la Laurentienne, le salon Uatik proposait un pow-wow durant lequel des membres de la nation Ashinabe ont fait une démonstration de danses traditionnelles. Crédits : Mathieu Gauvin
La première édition des activités d’accueil du salon Uatik pour les étudiants autochtones a eu lieu sur le campus du 29 août au 2 septembre derniers. Cette initiative, dont l’objectif est de sensibiliser la communauté universitaire aux cultures des Premières Nations, Inuits et Métis, s’ajoute aux différentes activités développées depuis l’ouverture de la mineure et du module en études autochtones à la session d’hiver 2015.

À la rencontre des Premières Nations était le thème officiel de la rentrée autochtone 2016. Les activités, ouvertes à tous, comprenaient notamment une série de conférences, un pow-wow sur la Place de la Laurentienne et une dégustation de mets traditionnels. « Il s’agit d’une occasion de se rassembler pour célébrer la rentrée scolaire et montrer à la communauté universitaire qu’il y a des étudiants autochtones ici », explique l’agente de liaison du salon Uatik et étudiante aux certificats en gestion de la santé et des services sociaux et en victimologie, Mélodie Jourdain-Michel.

Le salon, dont l’inauguration a eu lieu en septembre 2015, sert de lieu de rencontre pour les étudiants autochtones. Selon Mélodie, il était essentiel qu’il y ait un lieu de partage et d’échange réservé à cette population étudiante. Un espace dont l’importance est cruciale pour les nouveaux venus à l’université. « Souvent, ils ont décroché, puis ils sont retournés au cégep, ils ont eu des enfants, et quand ils arrivent ici, ils doivent concilier le travail, la famille et les études », spécifie-t-elle. Le salon Uatik propose des ressources adaptées, tel qu’un service de soutien psychoculturel et d’aide en français.

L’instigatrice et directrice du programme en études autochtones, Marie-Pierre Bousquet, considère qu’il y a toujours eu un intérêt pour les questions autochtones chez les étudiants. « Beaucoup auraient aimé en savoir plus, mais ne savaient pas où aller, ne savaient pas où chercher », nuance-t-elle. La venue du nouveau programme d’études a généré un enthousiasme, ressenti aussi en dehors du campus. « Depuis sa création, on a une augmentation du nombre d’étudiants autochtones qui s’intéressent à l’Université », indique-t-elle.

La doctorante en anthropologie et organisatrice de la semaine autochtone de l’UdeM Mitig, Laurence Hamel-Charest constate que le public attiré par la mineure et le module sur les études autochtones offerts au Département d’anthropologie est majoritairement constitué d’étudiants qui ont déjà un intérêt pour ce domaine. « Ultimement, on aimerait que ça touche plus largement d’autres étudiants », souhaite-t-elle.

Crédit : Mathieu Gauvin

Crédit : Mathieu Gauvin

Vers des services mieux adaptés

Selon Mélodie, avant que l’on ne se penche sérieusement sur la question, il n’y avait pas de moyen pour recenser exactement le nombre d’étudiants autochtones inscrits à l’UdeM. Faute de pouvoir les contacter, il n’était pas possible de les diriger vers des services adaptés à leurs besoins culturels et sociaux.

Un constat appuyé par Mme Bousquet. « Avant, l’UdeM n’avait pas la réputation d’être très accueillante vis-à-vis des autochtones et n’était pas vraiment préparée à les recevoir », se souvient-elle. Cependant, elle salue l’implication croissante de l’administration dans le dossier. Un comité au vice-rectorat travaille pour l’amélioration des services à ces étudiants au terme de rencontres avec eux. « Rien ne doit se faire sans consulter les premières personnes concernées », précise-t-elle.

Laurence remarque aussi cette bonne volonté. « C’est certain qu’il y a des procédures à suivre, dit-elle. Administrativement, tout ne bouge pas très rapidement, mais l’Université est toujours à l’écoute et a toujours soutenu nos démarches. »

Pour plus de collaboration

D’après Laurence, le meilleur reste à venir pour les rapports entre la communauté universitaire et la culture autochtone. « L’année dernière, la création du programme et du salon Uatik a créé un vrai engouement, mais c’est surtout cette année avec, entre autres, l’ouverture à temps plein du salon que l’on va voir de réels changements », avance la doctorante. L’étudiante souhaite que se créent des partenariats entre le cercle autochtone Ok8APi et d’autres associations telles que le Groupe d’intérêt en santé autochtone (GISA), basé à la Faculté de Médecine.

De son côté, Mme Bousquet souhaite que le programme en études autochtones soit davantage connu. Elle veut aussi développer des partenariats avec les communautés autochtones et pense à l’éventualité de cours en ligne.