Culture

Les personnes photographiées portant les masques de Dayna Danger sont ses proches amis, renforçant le thème de « communauté » de ses œuvres. Crédit Photo : La Centrale Galerie Powerhouse

Sorties du 04/06 au 04/20

Habiter le langage

La Fonderie Darling expose l’artiste canadienne Marie-Michelle Deschamps à travers son projet baptisé L*, jusqu’au 22 mai.

Par Camille Feireisen

L* est le fruit de longues conversations entre Mme Deschamps et huit artistes provenant du Royaume-Uni, de la Suisse et du Canada. « J’ai voulu travailler avec des artistes qui s’intéressent à la langue, aux questions de sens et à la traduction, explique-t-elle. Je les ai invités à laisser une empreinte à mon installation par une petite intervention qu’on a conçue ensemble. »

Ce travail, élaboré au cours de sept mois d’échange épistolaire, de courriels et ponctué de rencontres, a fait émerger diverses formes artistiques. Selon le degré d’intimité entre Mme Deschamps et ses collaborateurs, le dialogue est représenté à travers une vidéo, des sculptures ou des fragments de mots éparpillés sur du papier et des graphiques.

« L’idée est de se demander “qu’est-ce que communiquer ?”, indique-t-elle. C’est le processus du dialogue et le fait d’habiter un espace et le langage qui m’intéressait. » Mises côte à côte, ces œuvres laissent émerger un nouveau langage, à la croisée de différents styles artistiques.

L* de Marie-Michelle Deschamps

Jusqu’au 22 mai | Fonderie Darling Grande Salle | 745, rue Ottawa à Montréal

Du mercredi au dimanche, de 12 h à 19 h : entrée 5 $

Le jeudi de 12 h à 22 h : entrée libre

 

Mouvements de « translation »

Translational Spaces, de l’artiste d’origine colombienne Santiago Tavera, se décline sous trois formes : une installation dans la vitrine de l’agence TOPO, un livre et un site Web.

Par Alice Mariette

Dans la vitrine de la rue Gaspé, les animations graphiques de l’artiste défilent. Schémas, dessins animés, maquettes architecturales et dessins 3D se succèdent dans un mouvement dynamique. « L’installation est liée au déplacement d’objets dans l’espace, qui conservent leur forme en suivant une trajectoire précise », explique le directeur général de l’agence TOPO, Michel Lefebvre.

Des QR codes sont accolés à la vitrine, donnant accès à de courts textes rédigés par l’artiste lui-même, ainsi qu’à un site Web où est transposé son travail. « Ma démarche artistique se rapproche de celle d’un architecte : je fais des croquis que je transforme en modèles numériques, commente Santiago Tavera. Je fais beaucoup d’expériences avec la technologie, j’utilise des logiciels, pour ensuite transformer tout cela en une expérience interactive et immersive. » La démarche de l’artiste se retrouve aussi dans Translational Spaces en version livre, une publication de 200 pages.

Le travail de l’artiste sera également présenté cette année à la Maison de la culture Marie-Uguay lors de la Biennale internationale des arts numériques de Montréal.

Vitrine de l’Agence TOPO

5445, av. de Gaspé | Jusqu’au 30 avril

Gratuit | www.dssots.com

 

Disrupt Archive

La Centrale-Galerie Powerhouse présente jusqu’au 15 avril les œuvres des deux artistes autochtones, Dayna Danger et Cecilia Kavara Verran, sous la direction de la commissaire, elle aussi issue des Premières Nations, Heather Igloliorte.

Par Guillaume Mazoyer

L’exposition présente trois masques fétichistes en cuir, recouverts de billes, par l’artiste Dayna Danger, originaire de Winnipeg, métisse, ojibwé et polonaise. La technique utilisée pour l’assemblage des billes est tirée d’une méthode autochtone. Des symboles y sont également attachés. Trois photographies de très grand format montrent des femmes portant les masques. « Ces symboles représentent des tatouages présents sur le corps des modèles des photos, explique Dayna Danger. Ce sont des amis proches et nous avons des tatouages semblables. L’idée est de montrer cette solidarité au sein des personnes autochtones. »

Le travail de Cecilia Kavara Verran est composé d’une vidéo de performance et de trois sculptures. « Pour la performance, j’enlève du ruban de masquage de mon corps, explique-t-elle. C’est une métaphore de la suprématie blanche et du colonialisme sous-jacent dans la société en général. » D’une durée de huit minutes, la vidéo montre qu’il reste encore des morceaux de rubans adhésifs sur le corps de l’artiste à la fin. « Cela symbolise que même après tout le temps passé à essayer d’enlever tout ça, ça n’arrive pas à s’effacer complètement », précise l’artiste originaire de Melbourne, uritai, pasikfika et écossaise.

La galerie a pour mission de développer des pratiques artistiques féministes et de soutenir des initiatives peu représentées dans les institutions culturelles établies.

Disrupt Archive

La Centrale Galerie Powerhouse | 4296, boul. Saint-Laurent

Du 18 mars au 15 avril | Gratuit

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