Sir Edmund Hillary et la gratuité scolaire

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Par Dominique Cambron Goulet
mardi 12 février 2013
Sir Edmund Hillary et la gratuité scolaire
La gratuité scolaire réclamée par l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) ne fait pas l’unanimité dans la société québécoise.
La gratuité scolaire réclamée par l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) ne fait pas l’unanimité dans la société québécoise.

Lorsque sir Edmund Hillary est arrivé au sommet de l’Everest en 1953, il a dû ressentir une fatigue gigantesque. Rendus au fameux Sommet sur l’enseignement supérieur, c’est un peu notre cas aussi. La route a été longue et le voyage hasardeux depuis le jour un. Par contre, sir Hillary avait la chance d’être imprégné d’un sentiment qui n’habite personne aujourd’hui : celui de l’accomplissement.

Si nous pouvions encore souhaiter, il y a une semaine à peine, réussir quoi que ce soit au cours de ce Sommet, il s’agit maintenant d’un bien faible espoir.

 J’ai l’impression que, comme à chaque rencontre, les dés sont déjà pipés. Autant pour les étudiants qui continuent de plaider pour la gratuité ou le gel que pour la CREPUQ qui exige la modulation. L’indexation avait déjà été choisie par le Parti québécois avant même la fin du printemps érable.

Tout cela est honteux !

Pourquoi organiser un sommet si le scénario est déjà écrit d’avance?

Pour bien paraître ?

Pour une fois, on aurait pu organiser un vrai débat, on avait une chance. Qu’est-ce qui presse tant à imposer l’indexation à tout le monde ? Tout ça pour une couple de mille piastres de plus dans les coffres des universités?

Probablement l’équivalent des coûts engendrés par ledit Sommet.

Je crois que les universités manquent d’argent. De toute façon, on ne peut jamais investir assez dans l’éducation postsecondaire. C’est un domaine qui rapporte toujours plus à long terme que les sommes dépensées. Mais, il s’agit justement d’un investissement à long terme sur lequel il faut se questionner en tant que société.

 Un vrai sommet aurait enfin permis de savoir QUI doit financer l e s u n i v e r s i t é s : l e s c o n t r ibuables, les étudiants ou les entreprises ? Et surtout, COMMENT?

 Plusieurs solutions, dont les plus viables, n’ont même pas été effleurées. Ces techniques de financement, à mi-chemin entre la gratuité, l’indexation et la modulation, ne sont même pas discutées parce que personne ne veut lâcher son bout. Qu’a-t-on fait de la gratuité durant les études suivie d’un impôt postuniversitaire ? Où est passée la modulation par rapport au salaire minimum ? Qu’est-t-il advenu de la refonte du programme d’aide financière aux études ?

Tout aux vidanges !

Selon moi, il aurait fallu informer la population à propos de ces solutions médianes et totalement occultées.

J’en ai assez qu’on fasse nos pressés pour sauver trois ou quatre dollars. Si on doit retenir une chose de sir Edmund Hillary et de son sommet, c’est que, pour vivre longtemps comme lui, il vaut mieux descendre lentement que de se pitcher en bas de la montagne.