Culture

Simon Plouffe : Une mine d’art

De son village de Rouyn-Noranda à l’Université Concordia, Simon Plouffe a toujours rêvé de faire du documentaire engagé. Son premier film, L’or des autres, prend l’affiche en 2012 au cinéma l’Ex-Centris, après avoir reçu le Merit Award for Advocacy au Festival CINE du Montana en 2011. Rencontre avec un cinéaste au parcours atypique.

Le réalisateur Simon Plouffe à la premiere de L’or des autres, un documentaire à propos du monde minier de Malartic (Crédit photo : Mélanie Robert)

«Je suis très fier du succès de mon documentaire jusqu’à maintenant, avoue le cinéaste de 31 ans. Il ne fallait pas que ce sujet reste à Malartic. » Le film propose une incursion dans la vie d’une vingtaine de citoyens du village de Malartic, en Abitibi-Témiscamingue, en lutte contre la minière multinationale Osisko. Ils luttent pour ne pas se faire exproprier leurs maisons situées sur le futur emplacement d’une mine d’or à ciel ouvert.

Simon Plouffe est resté longtemps incertain du sort de la diffusion de son premier film. Mais finalement, grâce à Amazon Films, son documentaire a été vendu à Radio-Canada et à RDI, ce qui lui a permis d’approcher les salles de cinéma. « C’est presque impossible de faire du documentaire au Québec sans l’appui des réseaux de télévision », affirme-t-il.

Après une incursion dans l’univers de la fiction en 2007 avec Le goût des plumes – un étrange court métrage de fiction sans dialogue tourné en 16 mm –, il renoue avec son premier amour en réalisant son premier long métrage, L’or des autres. Ce film raconte le combat de 20 irréductibles qui vivent tout près d’un trou béant et dont le quotidien est envahi de poussière et de bruit.

«J’ai entendu la nouvelle et ça m’a frappé, dit-il. Ce qui est bien avec le documen taire, c’est qu’on prend le temps justement d’approfondir un sujet.» Plouffe a décidé de faire ce film en grande partie pour donner la parole à ses concitoyens, qui l’ont profondément touché.

Ayant grandi dans le quartier historique de Noranda, Plouffe connaît bien l’univers minier. Son père a travaillé comme cadre pour la compagnie Noranda, seul employeur de la région. Une bonne partie des membres de sa famille y ont gagné leur pain et leur beurre. «À l’époque, j’étais moins conscient des impacts puisque c’était une mine souterraine. C’est différent d’une mine à ciel ouvert. Je n’avais jamais connu ça avant de faire ce film», affirme-t-il.

Du son à l’image

En 1997, Simon Plouffe s’installe à Montréal pour y poursuivre des études en conception sonore. Ayant toujours fait partie de groupes musicaux, il a trouvé tout naturel de se lancer dans le monde du son. Quelques années plus tard, le studio de son pour lequel il travaille ferme ses portes. Il réoriente sa carrière en faisant des études en scénarisation à l’UQAM, puis en cinéma à Concordia.

«C’est le cinéma direct des années 1960 qui m’intéressait, avoue-t-il. Les films 24 heures ou plus et Où êtes-vous donc ? du cinéaste québécois Gilles Groulx sont des oeuvres engagées, provocatrices qui m’interpellaient. Groulx voulait vraiment réveiller les gensL’or des autres s’apprête à son tour à réveiller les Québécois.

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