Se lancer sur le marché

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Par Matthieu Balay avec la collaboration de Thomas Martin
vendredi 2 mars 2018
Se lancer sur le marché
La coordonatrice du Centre de développement professionnel de la Faculté de droit de l’UdeM, Aminata Bal, oriente les étudiants en droit pour les aider dans leur future carrière. (Crédit photo : Courtoisie Aminata Bal)
La coordonatrice du Centre de développement professionnel de la Faculté de droit de l’UdeM, Aminata Bal, oriente les étudiants en droit pour les aider dans leur future carrière. (Crédit photo : Courtoisie Aminata Bal)
Après leur baccalauréat, certains étudiants choisissent de se lancer directement sur le marché du travail. La réussite de cette entreprise peut différer selon les domaines et l’expérience de chacun.
Mon but c’est de préparer au mieux les étudiants au marché du travai. Je cherche à les outiller pour leur future pratique. On sert notamment d’intermédiaire avec les employeurs.
Aminata Bal, Coordonatrice du Centre de développement professionnel de la Faculté de droit de l’UdeM

Selon une enquête effectuée en 2015 par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), environ deux ans après l’obtention de leur diplôme, 65,5 % des titulaires d’un baccalauréat avaient un emploi, 3,9 % étaient en recherche, tandis que 27,8 % avaient décidé de poursuivre leurs études. D’après cette enquête, le taux de chômage des diplômés du premier cycle est de 5,6 %, contre 8,1 % pour la population active québécoise.

Le directeur adjoint et conseiller en emploi du Carrefour Jeunesse-Emploi (CJE) de Côte-des-Neiges, Mont-Royal et Outremont, Mélance Gahungu, affirme que le baccalauréat et les diplômes universitaires sont un avantage sur le marché du travail, mais il émet une réserve. « Selon les disciplines, il est parfois plus difficile de trouver rapidement un emploi dans son domaine d’étude, en sociologie par exemple », explique-t-il. L’enquête du MEES révèle que 20 mois après l’obtention de leur diplôme, 24,6 % des bacheliers en sociologie ont un emploi en lien avec leur formation.

Des différences selon les domaines

Pour la directrice du programme de baccalauréat en sociologie à l’UdeM, Barbara Thériault, il y a quelques nuances à apporter à ces chiffres. « Nous avions conduit une étude similaire auprès de nos étudiants il y a plusieurs années et le taux d’emploi en lien avec la formation était supérieur aux chiffres du Québec », argue-t-elle. Selon Mme Thériault, le stage requis en troisième année de baccalauréat est un atout important et il permet aussi aux stagiaires de créer des contacts professionnels.

Dans le domaine des sciences pures, 60 % des étudiants se dirigent vers les cycles supérieurs, rapporte l’étude du MEES. Le monde de l’emploi n’est pas pour autant fermé aux bacheliers, selon le professeur responsable des programmes de premier cycle en chimie, Richard Giasson. Ce dernier explique d’ailleurs les chiffres concernant sa discipline, qui sont plus hauts que la moyenne avec un taux de chômage de 9,5 %. « Les chiffres utilisés dans l’étude sont ceux de la cohorte de 2013, précise-t-il. Or, à cette époque, plusieurs multinationales pharmaceutiques ont fermé leurs laboratoires de recherche de la région de Montréal. »

Cette situation s’est inversée depuis, assure M. Giasson. « Heureusement pour les diplômés, la situation s’est grandement améliorée depuis, avec l’ouverture de plusieurs petites entreprises de recherche pharmaceutique », poursuit-il.

La coordonnatrice du Centre de développement professionnel de la Faculté de droit de l’UdeM, Aminata Bal, offre des conseils sur l’insertion professionnelle aux étudiants actuellement au baccalauréat et aux études supérieures en droit. « Il n’y a pas de suivi formel après la graduation, indique-t-elle. Par contre, les diplômés m’appellent souvent pour diverses raisons et je vais tenter de les aider. » La coordonnatrice organise également plusieurs évènements, comme des rencontres de réseautage avec des professionnels du milieu.

« Mon but est de préparer au mieux les étudiants au marché du travail, résume Mme Bal. Je souhaite les outiller en vue de leur future pratique. On sert notamment d’intermédiaire avec les employeurs. » Pour cela, elle dispose de sept guides d’informations sur divers sujets comme les entrevues ou le droit international.

Selon les chiffres de l’enquête menée par le Barreau du Québec publiée en 2015, 1,8 % des membres du Barreau ont déclaré être en recherche d’emploi. Pour ce qui est des avocats récemment membres, 96 % ont complété le stage préalable à l’obtention du statut d’avocat et 3 % se sont déclarés sans emploi.

Compter sur son bagage personnel

M. Giasson rappelle que l’apport d’un baccalauréat ne se limite pas à des connaissances d’un domaine en particulier. « On apprend beaucoup plus qu’une matière à l’université, dit-il. Un étudiant universitaire développe une méthode de travail et un sens de l’organisation. Il apprend à chercher de l’information et à en faire la synthèse. Il s’exerce à analyser des problèmes et à y trouver des solutions. » Il ajoute que ce sont là des qualités recherchées par un employeur, peu importe le domaine.

Le conseiller en emploi rappelle aussi que trouver un emploi n’est pas qu’une affaire de diplôme. « Il faut que le CV mette en avant les compétences acquises par l’étudiant et ses expériences », souligne-t-il. Pour le conseiller, ces expériences peuvent notamment venir d’implication au sein d’associations universitaires.