Se déguiser sans fâcher

icone Campus
Par Marianne Castelan
mardi 23 octobre 2018
Se déguiser sans fâcher
Le regroupement étudiant L'Intersection a vu le jour en 2015, en réponse au manque de centralisation des luttes féministes et anti-oppressives sur le campus. Crédit photo : Pxhere.com
Le regroupement étudiant L'Intersection a vu le jour en 2015, en réponse au manque de centralisation des luttes féministes et anti-oppressives sur le campus. Crédit photo : Pxhere.com
À quelques jours d’Halloween, le regroupement étudiant L’Intersection, axé sur les initiatives féministes LGBTQIA+ et anti-oppressives sur le campus de l’UdeM, a partagé un guide pour se déguiser de façon respectueuse lors de cette fête.

« À notre connaissance, aucune sensibilisation de ce genre n’a encore été faite sur le campus, explique le co-coordonnateur à L’Intersection et étudiant au continuum baccalauréat-maîtrise en physiothérapie, Carl-Vincent Boucher. Pourtant, plusieurs dizaines de partys d’Halloween s’organisent chaque année à l’UdeM. » Pour lui, il est nécessaire de sensibiliser les étudiants à l’appropriation culturelle, au sexisme ou encore à l’homophobie dans les costumes d’Halloween. « Ces offenses sont présentes partout, au quotidien, mais sont souvent très subtiles », souligne-t-il.

Un contexte particulier

Selon lui, les fêtes thématiques ou incluant des déguisements, comme Halloween, seraient propices à diverses offenses. « Cela peut notamment être la transphobie, la misogynie, la psychophobie visibles [la discrimination dont sont victimes les personnes catégorisées comme souffrant de troubles psychiques] ou encore la banalisation de la culture du viol sous prétexte que “ce sont juste des costumes : si on fête, il n’y a pas de problèmes !” », avance Carl-Vincent.

Toutefois, l’étudiant concède que le regroupement n’a jamais reçu de plaintes après une fête d’Halloween. Mais pour lui, cela ne signifie pas une absence de problèmes. « Le contexte de fête n’est pas forcément propice aux plaintes, car les étudiantes et étudiants souhaitent en général s’amuser et non pas avoir à éduquer les gens sur leurs réalités », remarque-t-il.

La publication du regroupement met en lumière les types de déguisement fréquents à Halloween, et pouvant heurter certaines personnes. Crédit photo: courtoisie Intersection.

La publication du regroupement met en lumière les types de déguisement fréquents à Halloween, et pouvant heurter certaines personnes. Crédit photo: courtoisie Intersection.

 

C’est la première fois que le regroupement, créé en 2015, met en place une campagne de prévention, mais d’après Carl-Vincent, ce ne sera pas la dernière. « Nous planifions de mettre en place un système de prévention officiel en collaboration avec différentes instances de l’UdeM, afin qu’une sensibilisation soit faite sur l’ensemble du campus dès l’an prochain », précise-t-il.

Soutien par les étudiants pour les étudiants

Carl-Vincent annonce que cette année, la mission principale du regroupement est de développer un service de soutien par les pairs, où des étudiants pourront en soutenir d’autres victimes d’abus, de harcèlement ou encore de commentaires offensants ou discriminatoires. « Une campagne de visibilité, avec des affiches pour ce service, sera complétée sous peu, développe-t-il. Que ce soit sous forme d’écoute active, de renseignements ou d’accompagnement dans les processus de plaintes, nous pouvons agir comme intermédiaire entre les plaignantes plaignants et l’Université. » Carl-Vincent ajoute que l’anonymat peut également être garanti par le regroupement, si la victime le souhaite.