«Le partenariat continue toujours pour moi, car nous avons une excellente chimie », précise le professeur au Département de kinésiologie François Prince, qui codirige depuis 2011 une recherche en partenariat avec l’ENC, alors que le centre de recherche du Cirque du Soleil a fermé ses portes en 2012. Il recherche actuellement d’autres organismes susceptibles d’accorder des subventions pour continuer à assurer le financement des étudiants qui participent aux projets de recherche avec l’ENC.
Le milieu circassien de Montréal, connu pour son avant-gardisme, doit sans cesse se renouveler. « Je cherche à optimiser la charge de travail durant la formation », explique M. Prince. Le professeur a effectué des mesures des rythmes cardiaques et respiratoires et de l’accélération du corps à l’aide d’un gilet spécial, nommé Hexoskin. M. Prince a déjà préparé physiquement des alpinistes amateurs à l’ascension du mont Everest : pour lui, la recherche et le sport se complètent.
Sous sa direction, l’étudiante au doctorat en kinésiologie Raphaëlle Creniault mène une recherche pour cartographier la charge de travail physique des étudiants de l’ENC. Elle établit une corrélation entre la condition physique et la charge d’entraînement. L’étudiante a notamment découvert que la rentrée scolaire et le retour des vacances de Noël sont deux périodes où la probabilité de se blesser est la plus élevée. « Avec ces données, les entraîneurs fournissent de nouveaux programmes de préparation et de soutien aux étudiants », explique-t-elle.
Recherches uniques au monde
L’étudiante à la maîtrise en génie mécanique à Polytechnique Montréal Marion Cossin s’intéresse à la sécurité des structures suspendues utilisées pour les numéros aériens. Elle mesure les forces exercées par le mouvement sur les points d’accrochage des équipements. « Le problème vient du fait qu’il n’y a pas de normes dans le milieu du cirque », estime Marion.
Pour le moment, les recherches en génie au sein du milieu circassien sont extrêmement marginales dans le milieu universitaire. « Je suis la seule à en faire, présentement, en génie », précise Marion. Pourtant, elle estime que la nécessité de conduire une recherche sur le cirque ne fait pas de doute. « Le milieu du cirque est en train de se développer, pense-t-elle. Les écoles de loisir et les lieux d’entraînement se multiplient. Il est donc important de pratiquer cette discipline en toute sécurité. »
Les diverses recherches conduites à l’ENC visent aussi à transférer des connaissances aux autres entreprises du milieu du cirque. Le directeur de la recherche et de la formation à l’ENC et titulaire de la Chaire de recherche industrielle du CRSH en arts du cirque, Patrice Aubertin, espère que les différentes recherches en cours à l’ENC permettront d’aider le milieu circassien de Montréal à rester compétitif. « Les recherches de ce type sont uniques au monde et participent au développement d’une expertise locale, déclare-t-il. Le milieu du cirque est passé d’un objet de curiosité à un objet de recherche réel. »
Les recherches pourraient aussi aider des milieux sportifs connexes tels que l’escalade ou les professions nécessitant d’être attaché en hauteur.