Volume 22

Malgré l’ambiance chaleureuse qui règne dans les résidences étudiantes russes, il n’est pas nécessairement facile de trouver un logement adéquat qui est abordable dans une grande ville comme Moscou. .
Crédit photo : Pascal Dumont

Russie : des universités accueillantes pour les étrangers ?

«En arrivant en Russie, on subit un certain choc culturel lorsqu’on se retrouve au milieu de ces personnes qui ne sourient pas , explique la diplômée en études internationales à l’UdeM Hélène Tréhin. Puis, on entre dans l’université, les classes regroupent de quatre à huit élèves pour les cours de langues ce qui permet une proximité avec le professeur qui nous fait découvrir la Russie.» La diplômée qui a effectué un échange à l’Université d’État de Saint-Pétersbourg en 2012 a ensuite poursuivi ses cours parmi les étudiants russes.

Selon le détenteur d’une maîtrise en sciences de l’information à l’UdeM Ivan Barreau, les cours qu’il a suivis en histoire et en science politique et archivistique étaient composés d’une vingtaine d’étudiants pour les séminaires et d’une soixantaine d’élèves pour les cours magistraux. «Comme ici, il y a également des amphithéâtres de 200 personnes où la relation avec le professeur se résume à un contenu magistral et d’autres cours en groupe plus réduit où cela est plus dynamique», soutient celui qui a étudié de 2011 à 2012 à l’Université d’État des sciences humaines de Russie.

Traitement de faveur

La professeure adjointe au Département des affaires internationales à HEC d’origine russe Ekaterina Turkina estime que les professeurs sont généralement plus amicaux avec les étudiants étrangers, alors qu’avec les étudiants russes, ils prennent parfois plus de temps pour bâtir cette relation. «On peut tisser des liens très forts si l’on effectue des recherches aux côtés des professeurs russes, cependant la distinction relation amicale et relation professionnelle se fera toujours», explique la professeure qui a effectué des recherches dans les universités Russes.

Selon l’étudiante Hélène Tréhin, les Russes sont très francophiles, ce qui facilite également l’intégration des étudiants québécois. «Il n’est pas rare que l’on vous chante des chansons françaises ou que l’on vous réponde en français lorsqu’on perçoit votre accent étranger», se souvient-elle.

L’Université russe de l’Amitié des Peuples située à Moscou a notamment pour mission d’accueillir les étudiants étrangers. De nombreux présidents africains y ont été formés dans le passé, et l’université compte aujourd’hui plus de 25000 étudiants venant de plus de 140 pays, dont le Canada et les États-Unis. « Cet ensemble d’universités, hérité du communisme, avait pour but de former les étudiants soviétiques ainsi que les étudiants des pays socialistes d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe afin qu’ils puissent retourner ensuite développer leurs pays» , soutient le journaliste économique Vladimir Bartenev dans le livre L’URSS et l’Afrique noire sous Khrouchtchev: la mise à jour des mythes de la coopération.

Inspiration soviétique

«La plupart des cours sont assez similaires à ceux que l’on trouve à l’UdeM, affirme Hélène Tréhin. Néanmoins certains sont assez originaux, comme le cours de propagande américaine, qui permet de mieux comprendre les manipulations des médias américains.»

Selon Ekaterina Turkina, qui a fait son parcours universitaire en Russie, la qualité des cours varie beaucoup selon les matières. «Le niveau des universités est plus élevé dans les sciences pures comme les mathématiques et la chimie, mais est équivalent ou inférieur dans les sciences sociales et l’économie qui a été longtemps politisée», explique-t-elle. Par exemple, l’économie capitaliste a été intégrée à la formation universitaire assez récemment, ce qui fait que les professeurs qui l’enseignent disposent généralement d’une expérience moins vaste.

Impossible d’avoir un A + quand on étudie en Russie. Pour les étrangers, il n’y a que trois notes: passable, bon et excellent. «Le premier niveau demande très peu de travail, tandis que le troisième demandera une charge de travail importante, déclare Hélène Tréhin. Par contre, les professeurs sont moins exigeants envers les étudiants étrangers, car ils sont conscients qu’ils ont une vie étudiante très chargée et qu’ils souhaitent visiter le pays .»

Pour les Russes toutefois, les résultats se chiffrent de 1 à 5, selon le pourcentage obtenu dans le cadre des évaluations.«Les examens à livres ouverts n’existent pas en Russie, ajoute Ekaterina Turkina . La mémorisation est souvent privilégiée dans les évaluations.»

Pour Hélène Tréhin, les cours représentaient généralement une vingtaine d’heures par semaine. «Entre vie universitaire et vie sociale, la vie d’un étudiant est très intense en Russie»,estime-telle. Le système de dortoir collectif lui a permis de rencontrer des étudiants du monde entier et représente l’ouverture des Russes.

Les Universités de Russie en bref

Durée de l’année scolaire : septembre à juillet

Taux de diplomation (2010) : 60 %

Coût des études : 500 $ à 1200 $ • Gratuit pour les boursiers (45% des étudiants)

Nombre d’étudiants de l’UdeM ayant effectué un échange
dans les trois dernières années : 5

Universités qui possèdent une entente d’échange avec la Maison Internationale de l’UdeM : Université d’État de Saint-Pétersbourg

Universités les plus prestigieuses :
Université d’État de Moscou, Université d’État de Saint-Pétersbourg

 

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