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Crédit Photo: Guillaume Villeneuve.

Revue de genres

Le regroupement LGBTQIA* de l’UdeM, l’Alternative et le Réseau perspectives féministes de l’Université sont à l’origine du projet dont la première parution est prévue en janvier 2016.

« Si on regarde, par exemple, ce qui se passe à Concordia et à McGill, les groupes LGBTQIA sont très bien intégrés et offrent une grande visibilité à ces questions-là, explique l’étudiant au baccalauréat en anthropologie et coprésident de l’Alternative, Alexandre Chanady. À l’UQAM, il y a même une chaire de recherche sur l’homophobie. » Ce manque de présence sur le campus de l’UdeM a poussé Alexandre et sa sœur Tara Chanady, étudiante au doctorat en communication, à lancer Minorités lisibles.

« Beaucoup d’universités ont leur propre journal pour s’occuper de ces questions, remarque Tara. Je trouvais que c’était une bonne façon de faire un projet concret qui rassemble les groupes qui s’intéressent à ces thématiques. » La revue est affiliée à l’Alternative, mais aussi au Réseau perspectives féministes de l’UdeM.

Le professeur au Département d’anthropologie Luke Fleming souligne la pertinence de la revue. « Il y a un long parcours dans l’histoire de l’Occident où les questions identitaires sont de plus en plus importantes, explique-t-il. Cela commence par le droit des femmes, des Afro-américains, et, à présent, on se pose la question des limites des identités de genre. »

La revue aura une orientation scientifique dans l’optique de mettre en valeur ces thèmes ainsi que les étudiants et chercheurs qui travaillent sur ces enjeux. « Cela va permettre aux étudiants qui n’ont pas encore de publications scientifiques de valoriser leur parcours universitaire, précise Tara. C’est également important d’expliquer que les enjeux féministes et LGBTQ ne sont pas seulement exprimés par le biais d’opinions, mais sont aussi l’objet de recherches universitaires. »

Une revue ouverte à tous

Le projet a également pour objectif une certaine vulgarisation et la participation de tous est encouragée. « On ne veut pas limiter le projet à la communauté LGBTQ, insiste Alexandre. Les gens qui n’appartiennent pas à la communauté peuvent prendre part au mouvement pour favoriser l’égalité. »

Un numéro de Minorités lisibles devrait paraître à chaque session et couvrir plusieurs domaines de recherche. Pour les initiateurs du projet, l’interdisciplinarité constitue un aspect central de la revue. « Ça permet de lutter contre l’isolement des professeurs et, en même temps, d’avoir une pluralité de perspectives dans un même journal », explique Tara.

En ce sens, Luke Fleming, qui prévoit également de participer, appuie la revue. « C’est une bonne opportunité pour créer des liens entre des gens qui traitent de ces questions, mais dont les points de vue diffèrent », pense-t-il.

En attendant la publication du premier numéro en janvier 2016, un appel d’offres a été diffusé. Les étudiants et professeurs peuvent proposer leurs articles pour ce premier numéro jusqu’au 15 décembre.

*Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles, Trans, Travesties, Queer, Intersexuées, Asexuelles, Alliées

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