Ève Cadieux a produit un large corpus de photographies qui ont voyagé à travers musées et expositions, de Joliette à Barcelone. À l’aide de différentes techniques photographiques, l’artiste réfléchit à la façon dont les nouvelles technologies ont transformé notre relation aux objets matériels, à ce qui nous pousse à les collectionner, et surtout à leur valeur émotive et mnémonique. « Je trouve le travail d’Ève percutant, intrigant et évocateur, affirme le cocommissaire de l’exposition et étudiant au doctorat en histoire de l’art, Daniel Fiset. Sans être didactique ou moralisatrice, l’œuvre pose beaucoup de questions sur notre société et son rapport aux objets. La lecture qu’en fait Ève est subtile et paradoxale par moments, ce qui me plait énormément. »
La cocommissaire de l’exposition et étudiante à la maîtrise en histoire de l’art, Milly-Alexandra Déry est plutôt frappée par la continuité de l’œuvre. « C’est intéressant de voir une pratique qui se développe depuis plus de 15 ans et des œuvres qui résonnent les unes avec les autres, estime-t-elle. Ce sont des idées qui sont réactivées constamment dans divers projets. »
Dans Toutes ces choses, Cadieux a voulu jeter un regard critique sur la récurrence du thème de l’objet dans son travail et « se prêter au jeu de l’exposition-bilan ». Le Centre d’exposition de l’UdeM lui est d’emblée apparu comme une partie fondamentale du concept. « Quand j’ai fait de la recherche, je suis retournée dans le temps, et il y a des œuvres qui ont vraiment un lien avec ce que j’ai commencé à l’Université », explique-t-elle. Le Centre l’a mise en contact avec Milly-Alexandra et Daniel, qui sont devenus commissaires de l’exposition. Ils agissent comme des directeurs artistiques et aident l’artiste à réaliser sa vision. « C’est un peu des guides, dit Ève Cadieux. Pour un artiste, dans ce type d’exposition, c’est important d’avoir un regard extérieur. »
Découvrir un métier
Selon la photographe, le partenariat avec les étudiants a été très bénéfique pour chacun. « On a une belle relation, on a eu plusieurs rencontres et on voit que le projet avance grâce à chacun de nous, assure-t-elle. Alors je pense que c’est enrichissant pour eux. »
Son enthousiasme est réciproque. « La collaboration avec Ève a été fantastique ! s’exclame Daniel. Elle s’est montrée disponible, généreuse, à l’écoute. » Il pense d’ailleurs que l’idée de jumeler des étudiants avec des artistes est une excellente initiative du Centre d’exposition. « Le Centre est une magnifique ressource pour les professeurs et étudiants en histoire de l’art, croit-il. C’est un laboratoire qui permet de mettre la main à la pâte, d’essayer. »
Milly-Alexandra est ravie de sa première expérience comme commissaire. « C’est vraiment une expérience idéale, déclare-t-elle. Je me suis familiarisée avec le travail de commissaire et tout ce que ça implique, mais en ayant un soutien administratif, financier et technique du Centre d’exposition. » Selon elle, il est rare de voir des étudiants du Département d’histoire de l’art s’impliquer directement dans les activités du Centre. La collaboration entre celui-ci et le département gagnerait à être développée davantage. « Il y a déjà des liens qui sont faits, mais il pourrait y en avoir beaucoup plus », croit-elle. Elle espère que Toutes ces choses connaîtra un succès qui incitera le Centre d’exposition à inviter plus d’étudiants à s’initier au métier de commissaire.
Elle estime d’ailleurs que l’exposition a le potentiel d’attirer un public large et diversifié. En plus des photos qui ont fait la renommée d’Ève Cadieux, les visiteurs pourront y voir des installations inédites, dont une projection.
Toutes ces choses
Centre d’exposition de l’UdeM
2940, Chemin de la Côte-Sainte-Catherine
Du 4 mai au 2 septembre 2017
Entrée libre